Simon-Pierre dénonce une concupiscence subversive en matière sportive

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Humour / Simon-Pierre dénonce une concupiscence subversive en matière sportive

Édition du 22 juillet 2022

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Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// Si le football a longtemps été un sport masculin, aujourd’hui les femmes ne sont pas en reste et un Euro foot féminin a lieu ces temps. Simon-Pierre y voit une menace importante pour la civilisation occidentale. Et lorsque son oncle Jean-Michel veut organiser un barbecue nudiste, la coupe est pleine, toute la famille déborde.

Jacques-André Schinken est professeur d’histoire-géographie, il vote socialiste, il a 56 ans. Nadège Pochon est psychologue, elle vote Vert Libéral, elle a 55 ans. Ils ont deux enfants, Simon-Pierre, 21 ans, étudiant en droit, et Prune, 19 ans, artiste.

Quel spectacle désolant! Notre civilisation va à vau-l’eau, le grand remplacement est en marche. Et ce ne sont pas les Africains qui nous menacent, mais les femmes! J’ai regardé cinq minutes d’un match de l’Euro féminin 2022 qui se déroule actuellement en Angleterre. Vingt-deux lesbiennes sur un terrain de football, c’est scandaleux. Plutôt que de se comporter comme des hommes, elles feraient mieux de s’occuper de leurs maris, du ménage et de faire des enfants!

Les femmes sont des êtres futiles que seule la maternité rend indispensables. Ma sœur, par exemple, ne sert à rien, je ne comprends pas pourquoi nos parents continuent de l’entretenir. Vous trouvez que j’exagère? Lors de la course des 200 mètres des Mondiaux d’athlétisme, aux Etats-Unis, la sprinteuse jamaïquaine Shelly-Ann Fraser-Pryce n’a terminé que deuxième de sa série parce que pendant la course, elle a rajusté sa perruque. Jamais un homme ne ferait ça!

«Mon chéri, tu ne peux pas généraliser ainsi, sur la seule base d’exemples de sportives…» Ma mère a raison. Les sportifs, hommes ou femmes, ne sont pas des exemples pour la civilisation occidentale. Et des défauts féminins se retrouvent chez certains hommes, comme la mauvaise foi. «Les pyramides d’Egypte aussi disparaîtront», a argumenté l’architecte Mario Botta, commentant le fait que sa Tour de Moron est en train de s’écrouler dix-huit ans seulement après son inauguration.

Depuis que mon idiote de sœur a sauté nue dans la piscine d’oncle Jean-Michel, celui-ci s’est mis en tête d’organiser un barbecue nudiste. Mon père a bien sûr accepté, il est sans caractère, il aurait pu être une femme. Ma mère, qui aurait, elle, pu être un homme, a bien sûr refusé: «Mais enfin, Jean-Michel, tu n’y songes pas. Nous ne sommes pas des sauvages!» «T’étais moins bégueule quand tu sortais avec Hervé-Paul», a lâché tonton. «Quoi? Qui? Quand?», a balbutié ma mauviette de père…

Maman est en vacances à Saint-Domingue avec une amie, Prune suit un séminaire «L’anus, ce dispensateur de plaisir non-genré» dans le Sud de l’Italie, oncle Jean-Michel est à Barcelone où il espère rencontrer des jeunes filles dévergondées, papa déprime en randonnant en Autriche. Je suis seul à la maison, je suis bien, j’essaie de comprendre cet aphorisme de Cioran: «L'obsession de l'ailleurs c'est l'impossibilité de l'instant; et cette impossibilité est la nostalgie même.»

Dans le sauna de Kevin, nous avons eu une discussion troublante: si les femmes qui jouent au football sont des lesbiennes, est-ce que les footballeurs hommes sont eux aussi homosexuels? Cela expliquerait leur propension à s’agglutiner culs par-dessus têtes à chaque but marqué…