Livre / Retrouver les plaisirs du roman-photo
«Les amours de Machérie», Marguerite Abouet, Editions du Seuil, 96 pages.
Marguerite Abouet, autrice franco-ivoirienne, est avant tout connue pour les bandes dessinées Aya de Yopougon et Commissaire Kouamé. C’est une scénariste talentueuse qui sait structurer ses récits tout en les déstructurant subtilement, un équilibre qui n’est pas sans rappeler celui des fables de notre enfance, lorsque la frontière entre le réel et l’irréel n’était pas strictement définie. Les amours de Machérie se déroulent principalement en Côte d’Ivoire, ou une jeune femme d’origine africaine vivant en France va présenter son futur mari à sa famille. Elle doit le faire car ses parents s’impatientent et que ses cousines ne peuvent pas convoler tant qu’elle-même reste célibataire. Or Machérie vient de se faire quitter par son amoureux qui lui préfère un homme. Elle demande donc à un SDF parisien de jouer son fiancé et s’envole avec lui pour Abidjan. Il s’agit d’un roman-photo, ce qui donne une dimension supplémentaire au récit. Les plus âgés et les plus âgées retrouveront, sans doute avec plaisir, cet amusant procédé, les poses exagérées, les décors pas toujours parfaitement maîtrisés. La photo, ici, n’a rien d’artistique, c’est reposant, elle est au service du récit. Ce qui n’empêche pas qu’on y cherche des détails, voulus ou pas par la scénariste et le photographe, et que d’autres histoires sont possibles dans l’histoire. Que va-t-il se passer à Abidjan? Le subterfuge de Machérie va-t-il être éventé? Le SDF va-t-il bien jouer son rôle? Est-ce une histoire d’amour ou une parodie?
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