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Humour / Alors que le PS français tourne à gauche, Jacques-André penche à droite


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Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// La politique est une affaire bien compliquée, particulièrement quand on est un petit-bourgeois de gauche. Le peuple fait peur à Jacques-André, la guerre aussi, du coup ses convictions vacillent: faut-il se nourrir de pesticides ou jeûner bio? Et ce n’est certainement pas sa vie sexuelle qui va le rasséréner… 



Jacques-André Schinken est professeur d’histoire-géographie, il vote socialiste, il a 56 ans. Nadège Pochon est psychologue, elle vote Vert Libéral, elle a 55 ans. Ils ont deux enfants, Simon-Pierre, 21 ans, étudiant en droit, et Prune, 19 ans, artiste.

Les socialistes français ont décidé de redevenir de gauche. Ça fait bizarre. Voilà bientôt 40 ans qu’ils ont débuté leur migration à droite, en direction du capitalisme et de l’épanouissement par la consommation, et tout d’un coup, paf!, marche arrière, retour aux fondamentaux. Le Front populaire, c’est bien dans les livres d’histoire, mais dans la réalité, c’est effrayant. Grâce à des camarades comme François Cherix, ça ne va heureusement pas nous arriver en Suisse!        

Nadège a beau se moquer de moi, il est plus agréable d’être socialiste en compagnie de petits-bourgeois qu’avec des gens issus des classes populaires. «Les pauvres sont bêtes, c’est pour ça qu’ils sont pauvres!» Simon-Pierre exagère un peu, mais il n’a pas tout à fait tort. Ces gens votent facilement UDC et ils se méfient de l’Union européenne, ce qui, admettez-le, n’est pas une preuve d’intelligence. Ou bien?   

L’époque est très inquiétante, nous ne pouvons pas faire semblant que tout va bien. La guerre en Ukraine remet beaucoup de choses en question. A la maison, nous consommons essentiellement du bio, c’est un luxe, il faut en être conscient. Je suis d’accord avec Erik Fyrwald, le patron de Syngenta: il faut arrêter la culture biologique pour produire plus grâce aux engrais. Nous reprendrons le bio quand la Russie aura été remise dans le droit chemin par les forces du bien.

Prune me reproche d’être devenu un suppôt du capital. C’est touchant. Moi aussi, à son âge, j’avais des tendances gauchistes. Je suis même aller écouter Renaud au Paléo en 1983. C’est là que j’ai embrassé Nadège pour la première fois, je vous l’ai déjà raconté. Cette même année, les socialistes français au pouvoir ont reconnu que les exigences de l’économie libérale étaient primordiales et ne devaient pas être combattues. C’était raisonnable…

«Gauche, droite, on s’en fout, pourvu qu’on baise!» Jean-Michel, le frère de Nadège, est redescendu d’Anzère où il fuyait son rédacteur en chef qui voulait l’envoyer en reportage en Ukraine. Il fuyait également une stagiaire qui l’accusait de harcèlement. Sauf qu’elle a décidé de tourner la page, de changer de métier. «J’espère qu’elle ne va pas remettre ça sur le tapis dans quinze ans, comme ces hystériques qui persécutent aujourd’hui Patrick Poivre d’Arvor…» 

Je suis allé frapper à la porte de Nadège pour lui demander si nous pouvions envisager un rapport. «Tes incertitudes politiques sont tout sauf érotiques!» Que faire? Le désir me taraude. J’envisage sérieusement d'avoir recours à la masturbation. En attendant, je vais prendre une douche froide.


Les épisodes précédents

La bonne résolution de Jacques-André 

Nadège est un peu déprimée par l’actualité 

Prune se cherche un genre 

La révolte bout chez Simon-Pierre 

Jacques-André se remémore les concerts de sa jeunesse 

Le slalom idéologique et affectif de Nadège 

Prune a des envies de sauce bolognaise 

Les woke n’auront pas raison de Simon-Pierre 

Jacques-André renonce momentanément à la salade russe 

Les décisions énergiques mais humaines de Nadège 

Simon-Pierre apprécie la virilité en géopolitique 

Pour Pâques, Prune va réaliser une performance inoubliable

Nadège se laisse aller à quelques fantasmes peu démocratiques

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