Culture / Vous reprendrez bien un peu d’animalité
«Jour de chasse», Wide Vercnocke, Hélice Hélas Editeur, 80 pages.
Une femme s’ennuie dans son banal appartement, elle se fait du café, caresse son chat. «Je me plie à la routine qui me tient debout. (…) Je m’estompe.» Dans la forêt, un cerf est en rut. Il affronte un autre mâle, gagne le droit d’aller renifler les biches, ça semble bien moins aseptisé que le monde de la femme du début. Or la voilà dans la forêt, cette femme. Le cerf s’en approche, trouve son odeur agréable. Un chasseur le guette mais il ne peut le tuer car il y a la femme, il peut juste le faire fuir: il ne faudrait pas que le monde des animaux se mêle de celui des humains. Mais le cerf se transforme en homme, s’habille et descend en ville, va draguer la femme dans un bar. Il lui demande s’il peut la renifler, elle lui dit que c’est bizarre comme demande: «D’habitude, quand un homme essaie de me séduire, c’est plus subtile…» L’homme-cerf explique que lui, d’habitude, il répand son odeur aphrodisiaque à tout va. Ils vont coucher ensemble, bien sûr, mais ça n’en restera pas là… C’est une fable, on s’en doute, qui parle de notre relation à l’animalité, la nôtre et celle des autres. Il serait très moralisateur de faire valoir que le cerf est plus proche de sa nature que nous de la nôtre. Très décourageant même car quiconque a déjà reniflé, par exemple, une aisselle sait très bien ce que nous partageons avec les autres animaux.
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