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Culture / «Ripley», hier et aujourd’hui


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«Ripley», 2024, série de 8 épisodes d’une heure environ, Steven Zaillian, avec Andrew Scott, Johnny Flynn et Dakota Fanning, disponible sur Netflix.



Tom Ripley revient sur les écrans. Il ne sait toujours pas qui il est ni ce qu’il veut. Il reste néanmoins l’escroc sociopathe connu depuis 1955, à la sortie du premier des cinq romans de la série mettant en scène ce personnage. L’auteure américaine, Patricia Highsmith, qui vécut les quinze dernières années de sa vie au Tessin, a créé un monstre malgré tout attachant. Sans doute ne s’imaginait-elle pas que Ripley continuerait tout à la fois de fasciner et de terrifier encore septante plus tard. Elle connut pourtant, de son vivant déjà, un franc succès en maîtrisant l’art du roman policier et du thriller psychologique avec froideur, cruauté, ingéniosité et un brin d’humour. De son vivant, le personnage vedette fut adapté au cinéma par René Clément dans l’angoissant Plein Soleil (1960), qui révéla au monde la beauté et le talent d’un certain Delon. Ses autres romans furent adaptés en masse au cinéma, à l’instar de L’Inconnu du Nord-Express (1951) mis en scène par le maître du thriller, j’ai nommé Hitchcock. En parlant du maître justement, la nouvelle série Netflix Ripley est un hommage plus que direct qui lui est adressé. Le scénariste qui devient également un réalisateur confirmé, Steven Zaillian, s’inspire, dans nombre de ses plans, des techniques de suspense créées par Hitchcock. Sans compter qu’il réalise sa série en noir et blanc, ce qui nous ramène encore davantage dans un univers hitchcockien. Cette série est tout bonnement une réussite, tant au niveau de l’esthétique que de la trame. Vingt-cinq ans après l’adaptation de Highsmith par Minghella Le talentueux Mr Ripley (1999), déjà excellente, la réalisation de Zaillian dépasse de loin cette dernière. Il fallait s'y attendre, quand on pense que Zaillian a signé les scénarios de chefs-d’œuvre comme La Liste de Schindler (1993) ou Gangs of New York (2002). Il a travaillé pour ces films respectivement avec Spielberg et Scorsese; il a eu de quoi observer des géants du cinéma. Plongez-vous avec Ripley au cœur du mensonge, vous baladant dans la dolce vita de l’Italie des années 60, pour huit heures d’une série qui vous épatera. Attention toutefois à ne pas y passer la nuit… difficile de décrocher une fois le premier épisode enclenché. Je vous aurai avertis.

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