Culture

1862, l’Irlande vient de sortir de sa Grande Famine. Cette terre battue par le vent demeure encore très pauvre en ressources, mais riche en légendes, en croyances et superstitions. La foi catholique règne, et ses fidèles en transpirent jusqu’à la bigoterie, jusqu’à la folie. C’est dans cette ambiance froide et rustique qu’une jeune fille de onze ans, Anna O’Donnell, jeûne. Depuis quatre mois, elle déclare ne rien avoir avalé. Son dernier repas fut une hostie, «le Corps du Christ». Ce miracle – ou ce délire…– est soutenu par la famille de la fillette et par le village qui s’extasie déjà devant cette nouvelle petite sainte. Un comité de certification du miracle est formé. Il mandate deux femmes pour surveiller Anna jour et nuit pendant deux semaines. L’une est nonne, l’autre est une infirmière venue d’Angleterre, Elizabeth Wright. Cette dernière est sceptique. Dans sa relation à l’enfant, elle essaie de creuser la question par la seule raison, sans mysticisme. Elle ne trouve néanmoins face à ses efforts qu’une petite qui refuse toujours et encore de manger et qui chuchote des prières à longueur de journée dans la pénombre du grenier. Mais le secret finira par être percé, alors même qu’Anna dépérit. Dans les larmes et la hantise d’un passé trop douloureux à porter, l’infirmière et l’enfant doivent traverser un enfer dont on ne découvre l’aboutissement qu’à l’ultime souffle du film. The Wonder, un thriller sombre et mystique à découvrir à travers ses images choc, son ambiance grave et morbide, ses paysages de midlands irlandais et sa photographie sombre et sublime.