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Lu ailleurs / Les sanctions ont enrichi la Russie


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Ce ne sont pas d’obscurs poutinophiles qui l’affirment, mais le «New York Times». La Russie se retrouve affaiblie par la guerre, par les pertes en hommes et en matériel, par l’exode de centaines de milliers de Russes et de leurs compétences. Mais pas par les sanctions économiques. Le NYT a décortiqué les statistiques. Et surprise, la balance commerciale russe est plus florissante qu’avant le conflit.



Les Etats-Unis et l’Union européenne «ont juré de rompre leurs liens économiques avec la Russie et ont imposé des sanctions destinées à paralyser son économie après l'invasion de l'Ukraine. Mais en tant que l'un des plus importants producteurs de pétrole, de gaz et de matières premières au monde, la Russie entretient depuis longtemps des partenariats commerciaux lucratifs. Il n'est pas facile de rompre ces liens. Cela a conduit à une réalité frustrante pour les responsables occidentaux qui avaient espéré réduire l'effort de guerre de la Russie en punissant son économie. L'analyse montre que la valeur de ses exportations a en fait augmenté après l'invasion de l'Ukraine, même dans de nombreux pays qui ont joué un rôle actif dans l'opposition à la Russie.»

Les chiffres parlent. Entre l’an passé et neuf mois après l’invasion de l’Ukraine, le volume des échanges commerciaux a certes baissé de 35% avec les USA, de 79% avec le Royaume-Uni, de 76% avec la Suède, de 3% seulement avec l’Allemagne. Mais il a bondi de 64% avec la Chine, de 310% avec l’Inde, de 106% avec le Brésil, de 198% avec la Turquie, pourtant membre de l’OTAN. Et plus curieux encore: de 81% avec la Belgique, de 32% avec les Pays-Bas, de 57% avec l’Espagne.

Volume des échanges commerciaux avec la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine. © NYT

La clé de ces performances: les exportations. Elles ont doublé vers la Chine, quadruplé vers l’Inde, mais plus étonnant, elles ont plus que doublé vers l’Espagne, augmenté de 38% vers l’Allemagne, de 74% vers les Pays-Bas et de 130% vers la Belgique.

Volume des exportations russes depuis l'invasion de l'Ukraine. © NYT

Volume des importations russes depuis l'invasion de l'Ukraine. © NYT

Comment l’expliquer? Le NYT rappelle que la Russie n’exporte pas que du gaz et du pétrole mais quantité de métaux précieux et d’un produit très demandé partout, très rémunérateur, l’amiante. Il est difficile de donner tort à Sergey Aleksashenko, ex-ministre des Finances de Russie, cité par le NYT: «Il est très difficile de vivre sans les ressources de la Russie. Il n’y a pas de substitution possible.»

On constate ainsi, grâce à cet article, que certains pays occidentaux qui ont applaudi les sanctions, certains en demandant même davantage, se montrent fort souples dans leur application. Le correspondant à Amsterdam du journal économique Les Echos révèle que les Pays-Bas abritent des dizaines de sociétés-écrans qui permettent de discrets échanges commerciaux avec la Russie, jusque sur le terrain sensible de la haute technologie. Là comme ailleurs on aime les beaux discours, mais business is business.


Lire l'article original.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

3 Commentaires

@hermes 11.11.2022 | 20h19

«L’efficacité des sanctions ne se résume pas à la balance commerciale russe et surtout pas en valeur. À quoi sert d’accumuler des roubles si la Russie se voit fermer l’accès aux composants stratégiques dont elle a besoin et qui sont soumis à sanctions. Sans compter ensuite la main-d’oeuvre qui est soit mobilisée soit exilée à l’étranger et qui donc manquera sur les places de travail»


@simone 12.11.2022 | 11h41

«Voilà qui devrait figurer en première page de nos journaux. Merci de ces informations. Et dire que, pendant ce temps, de bonnes âmes continuent de tomber à bras raccourcis sur la Suisse!
Suzette Sandoz»


@Christophe Mottiez 14.11.2022 | 12h12

«vous omettez un point capital: les sanctions économiques affaiblissent grandement la production militaro-industrielle russe.»


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