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Culture / Le sismographe de la vie artistique


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«Le Bœuf sur le toit. Miroir des années folles», Jean-Pierre Pastori, In Fine Editions d’art, 162 pages.



S’il est un lieu mythique de l’entre-deux guerres à Paris, à la fois restaurant et cabaret, fréquenté par tout ce qui compte alors sur la scène culturelle, c’est bien le Bœuf sur le toit. Son histoire, que relate Jean-Pierre Pastori avec le talent que l’on sait dans un magnifique ouvrage richement illustré, se confond en effet avec celle de l’un des moments-phares de la création artistique. Son nom n’est-il pas repris du titre d’un ballet-pantomime de Jean Cocteau, musique de Darius Milhaud? L’initiateur du Groupe des Six sera évidemment l’un des piliers du nouvel établissement qui s’ouvre en 1922, rue Boissy-d’Anglas – le Bœuf, qui existe toujours, connut plusieurs adresses, mais sans quitter jamais la Rive Droite. Cocteau s’y produit parfois, tenant alors le «jazz», entendez la batterie. L’expression «faire un bœuf» vient d’ailleurs des concerts improvisés des jazzmen qui s’y retrouvaient en fin de soirée. Parmi les habitués, citons pêle-mêle Brancusi, Satie, Morand, Picasso, Radiguet bien sûr, Chanel, Cendrars, Honegger. «Ce Bœuf, écrira Cocteau, n’a été ni un bar, ni un restaurant, ni un cabaret, mais notre jeunesse, une halte, un prestigieux amalgame de forces et de merveilles.»

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