Média indocile – nouvelle formule

A vif

A vif / Amis français, que vous arrive-t-il?


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Les violences et les dérives constatées lors de la Fête de la Musique du 21 juin dernier en France expriment le mal profond d’un pays nostalgique et souffreteux.



Affreuse Fête de la Musique à Paris. Les médias français en ont parlé, mais comme résignés. Or il semble bien que ces dérives expriment un mal profond. Dans Blick, Richard Werly raconte: «Il suffisait, dans la nuit de samedi 21 à dimanche 22 juin, de se retrouver à proximité du quartier de Châtelet-Les Halles ou de République pour être abasourdi par le spectacle. Violences urbaines. Dégradations de mobilier public (une fois encore). Mer de déchets et d’immondices en tout genre. Est-ce exagéré de parler de naufrage parisien?» Avec un phénomène inconnu ailleurs: les piqûres! «Cette épidémie de violences contre des jeunes femmes est le résultat d’appels lancés sur les réseaux sociaux. Quatorze hommes suspectés d’avoir piqué des fêtards dans toute la France ont ainsi été placés en garde à vue. Des seringues, des aiguilles, des cure-dents ou des canifs ont été utilisés. Six personnes ont par ailleurs été poignardées durant la nuit musicale caractérisée par une affluence monstre dans les quartiers centraux de la ville comme le Canal Saint-Martin, Châtelet ou Saint-Germain.»

La Ville-Lumière a le vague à l’âme

Le auteurs? Des immigrés, mais pas seulement. Des jeunes de toutes origines, des «décrochés» de l’école et de l’emploi, parfois même avec un diplôme en poche mais pas de boulot. Et les montagnes de déchets? Un éboueur se plaint: «c’est de pire en pire». Des Parisiens très ordinaires abandonnent cartons et autres détritus n’importe où. 

Cette même nuit chaotique, à la suite d’un mystérieux sabotage, la chaîne publique France Info ne peut plus émettre jusqu’au lendemain.

L’ami David Laufer note: «J’ai vécu ça aux premières loges, ce n’est plus vraiment la Fête de la musique, c’est l’ivresse du désordre généralisé.» Cela n’arrive pas tous les jours, pas partout dans la Ville-Lumière. Mais celle-ci a le vague à l’âme. Pas seulement parce que le spectacle politicien est attristant. Avec un président que plus personne n’écoute et un premier ministre vieillissant qui s’accroche sans rien à dire. Comme si les Parisiens ne se remettaient pas d’une grandeur passée depuis bien longtemps. Message encore de Laufer: «On vit ici dans un monde qui repose sur des béquilles idéologiques très fines et rongées. Certains appellent ça la décadence, moi pas du tout. Ça me fait plus penser à quelque chose de malade, de souffreteux. A l’empire autrichien en 1910, qui danse au son d’une musique pompeuse, qui passe ses hivers dans des stations d’altitude pour soigner d’interminables tuberculoses. Un monde fragile, raffiné, très cultivé, nostalgique. Et condamné à court terme.»

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