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A vif

A vif / La bouderie des auditeurs de la SSR


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Les derniers chiffres d’audience de la radio publique sont désastreux. La faute à l’abandon de la FM et à l’incapacité de ses dirigeants à remettre en question le choix de leurs programmes.



Dans quelle bulle s’enferment les responsables de la SSR? Maintenir l’abandon de la FM avant un prochain vote sur la redevance, c’était un périlleux aveuglement. Les derniers chiffres sont désastreux: baisse d’audience partout en Suisse (moins 14 %), mais surtout du côté des Romands (moins 25 %) et des Tessinois (moins 29 %). Les radios privées, elles, sont en hausse. Et les françaises, là où on les capte, le sont aussi probablement, mais on n’a pas de chiffres.

Pour la Première de la radio publique romande, perdre un auditeur sur quatre, quelle claque! Baisse plus forte encore pour Espace 2, Option Musique et Couleur 3 qui voit partir quasiment la moitié de son public. Mais la SSR rassure, tout finira par s’arranger, merci…

La question chaude est peu abordée: outre le problème de la FM, n’y en aurait-il pas un avec le contenu de certains programmes? On remarque en effet que les scores varient fortement selon les heures de la journée. Tous sont en baisse mais plus ou moins. Sur la Première, le matin commence encore bien, beaucoup restent fidèles à ce journal, à l’excellente émission «Tout un monde». En revanche, la fin d’après-midi se plante avec «Forum», à une heure propice pourtant. Les fréquentes et longues interventions des politiciens romands paraissent lasser le public. Les grands et petits chefs remettent-ils en question leurs choix dans les sujets d’actualité et le champ des opinions? Pas sûr. Même s’ils ont enfin décidé, il y a peu, d’inviter des journalistes extérieurs pour une discussion du dimanche soir. 

Et puis que faire des autres chaînes? Consacrer Espace 2 à la musique classique, accessible par tant d’autres moyens, ne suffit plus. Quant à Couleur 3 qui se veut jeune de chez jeune, elle vieillit mal, sans identité claire, manifestement larguée par les générations montantes. Celles-ci, de toute façon, vivent dans un monde digital où le service public a toutes les peines à trouver sa place. On peut d’ailleurs se demander, si elles s’informent, comment elles le font, sur les réalités d’aujourd’hui. Elles trouvent pour cela tant de chemins embrouillés.

La radio reste un formidable outil d’information et de divertissement. On ne s’en passera pas de sitôt. Au boulot, amis de cette SSR qui nous reste chère! Dans tous les sens du mot. 

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@von 01.08.2025 | 20h17

«Serpent de mer que cette SSR! Elle pleure misère mais elle dispose tout de même d'une situation enviable avec un quasi monopole et un revenu de 1,561 milliards (redevance: 1,286 Mrds soit 82,4%, publicité: 142 Mrds soit 13,6%)

Ses 6755 employés reçoivent en moyenne 140'000 Fr/an, avec un minimum de 52'000 et un maximum de 532'000 Fr/année. Cela fait plus de 10'000 Fr/mois en moyenne, confortable non? Ce n'est pas étonnant qu'elle tente par tous les moyens de préserver cette situation de rentier.

D'abord en ayant rendu obligatoire, pour tous, le paiement d'une redevance, qu'on regarde/écoute ses programmes ou pas. Puis en supprimant la transmission TV terrestre, la TNT, pour forcer les gens à s'abonner au câble, idéal pour cibler la publicité.

Et puis en pompant outrageusement les données de ses clients via Swisscom, qui mémorise tout ce que font ses abonnés avec leurs télécommandes, ce qui lui permet de leur envoyer de la publicité ciblée, ce qui avait fait scandale il y a quelques années (régie publicitaire Admeira).

Et voilà qu'elle nous refait le même coup avec la suppression de la transmission radio par FM au profit du DAB+. C'est surtout fâcheux pour les automobilistes qui devraient dépenser dans les 1200 Fr pour changer leur autoradio. Peu le font, ce qui implique qu'il n'écoutent plus les chaînes de la RTS en roulant mais les françaises. Au total, moins 25% d'auditeurs welsches d'un coup! La SSR s'en fiche, la redevance n'est pas synchronisée sur le taux d'écoute! Mais pourquoi changer de système de transmission si abruptement? Probablement pour pouvoir, à terme, espionner ce qu'écoutent les auditeurs, ce qui est impossible avec de la FM. Avec en vue, c'est une hypothèse, la pub à la radio, interdite actuellement. Voilà pour les péripéties d'une goulue qui ne recule devant rien pour vivre confortablement.

Et les programmes alors?

Pas grand chose à en dire si ce n'est qu'ils s'apparentent de plus en plus à ceux des radio ou TV locales, surtout en été, où les chaînes radio diffusent surtout des reprises d'émissions et du bla-bla de rue. C'est fâcheux pour ceux qui ne partent pas en vacances.

Par contre, la RTS est forte côté informations, c'est assez facile puisqu'elle les reçoit directement de notre gouvernement. Mais ses reportages et documentaires sont excellents, le côté du "sérieux suisse" fait merveille. Au final, les programmes sont satisfaisants, peu à en dire. Par contre, la pub TV devient de plus en plus envahissante, quitte à en devenir insupportable.

Personnellement je serais d'accord de continuer à octroyer le revenu de la redevance à la SSR à condition qu'elle renonce à la publicité. C'est l'un ou l'autre: pas de pub et la redevance, ou de la pub mais pas de redevance, ou un mix des deux selon les heures (comme en France). Ce serait assez facile, la pub ne représente que le 13,6% des recettes. Rogner sur les salaires plus que confortables et sur quelques autres dépenses superfétatoires (la confection des pubs par exemple) devrait ne pas être trop difficile. Et après plus de soucis de contestation de la redevance. Cela en vaudrait la peine non? On l'aime notre radio et notre TV!
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