Culture

Il était la jeunesse. Il était la fraîcheur. Il était la beauté. Le comédien Gérard Philipe a été l’icône d’une époque. Homme de gauche, amoureux du peuple, voué aux travailleurs, il était socialiste, jusqu’au bout des ongles, jusqu’au bout du cœur. La vedette déjà affirmée mais encore montante a été coupée dans son élan par un cancer foudroyant. Celui qui avait donné au Cid sa plus belle interprétation est mort à l’âge de trente-six ans, le 25 novembre 1959. Les larmes du peuple ont coulé. L’hommage de la foule a vibré. Soixante ans après son départ, Jérôme Garcin lui rend hommage à son tour. Lui l’animateur du «Masque et la Plume», lui le fou de théâtre, lui qui a épousé la fille du comédien. Sans objectivité, mais avec précision, sans lyrisme, mais avec tendresse, Garcin retrace le dernier été, puis le derniers jours, puis les dernières heures de Philipe. Le récit est une plongée nostalgique dans une époque où le théâtre se sentait investi d’une mission d’éducation et de divertissement au service du peuple, où le cinéma reprenait les grands classiques de la littérature. Gérard Philipe incarnait l’époque, dans ce qu’elle avait de plus romantique, de plus cornélien, de plus vivace et de plus doux.