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Culture

Culture / Valérian: crash intergalactique

Robin Jaunin

28 juillet 2017

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Le fantasque réalisateur Luc Besson revient sur grand écran avec l’adaptation de la bande dessinée «Valérian et Laureline», projet le plus cher de l’histoire du cinéma français. Pari raté.



Luc Besson, c’est le petit Frenchie qui veut faire comme les Américains, mais sur le Vieux Continent. Et même s’il a réussi à marquer de son empreinte le cinéma de divertissement par certains films, qui m’ont laissé impassible – Le Cinquième Élément, par exemple, n’a jamais réussi à convaincre le fan de SF que je suis – force est de constater qu’il divise.

Il revient cette fois avec Valérian (Dane Dehaan), agent intergalactique qui doit lutter pour la survie de l’Univers. On y découvre, notamment, la Cité des Mille Planètes, berceau de la vie galactique, sorte de grande Arche de Noé, censée rassembler des milliers d’espèces. Mais déjà le bât blesse: malgré un budget estimé à presque 200 millions d'euros ne pouvait-on pas faire preuve d’un peu plus d’originalité? Pratiquement toutes les espèces font l’objet du traitement «humanoïde» de la science-fiction. N’aurait-on pas pu imaginer d’autres formes de vie, sous l’apparence de plantes ou de poissons?

La suite ne va que confirmer mes craintes devant cette nouvelle production «Bessonesque». Les acteurs tout sauf convaincants – Dane Dehaan est insupportable – et l’affreuse romance tombe parfois dans un harcèlement de bas étage qui réduit Laureline (Cara Delevingne) de femme forte à faible femme.

Fonds de tiroirs

Et que dire du scénario? Luc Besson ne sait pas (ou plus, c’est selon) composer ses films en gardant la cohérence de l’ensemble. Des mitraillettes n’abattent pas un robot… le petit pistolet de Valérian fera l’affaire.

Le film est d’autant plus décevant qu’il est truffé d’apparitions gratuites d’acteurs (Clive Owen, Alain Chabat, Ethan Hawke ou Rihanna), venus racler les fonds de tiroirs d’EuropaCorp, la société de production de Luc Besson, qui, selon certains, affronterait des conditions financières difficiles que la sortie américaine de Valérian n’arrangeront pas.

C’est peut-être bien là le vrai problème du film. Prendre le risque de détruire un empire européen – qui a certes produit des divertissements bêtes et méchants, mais qui sert également de refuge à une frange du cinéma américain renié par Hollywood – pour l’envie d’un réalisateur qui devrait peut-être réorienter sa carrière.


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