Média indocile – nouvelle formule

# 26 novembre 2021

semaine n°47

Actuel

Avis de tempêtes sur l’Europe

Jacques Pilet

Phénomène nouveau de météorologie politique. Dans plusieurs pays, ce n’est plus le choc de l’opposition et du pouvoir, ni l’émergence des mouvements sociaux habituels, c’est une considérable vague de colère qui monte. Très diverse. Une partie de la population, qu’elle manifeste dans la rue ou pas, ne supporte plus les restrictions sanitaires, ne croit plus ses dirigeants ni les médias traditionnels. Quoi qu’il arrive, ces soulèvements, pacifiques ou violents, laisseront des traces. Les rebelles ravaleront peut-être leur amertume comme les «gilets jaunes» mais risquent bien de décrocher, de se marginaliser. Terrible secousse pour nos édifices démocratiques. A l’image de la Guadeloupe et de la Martinique (où les trois quarts des jeunes sont au chômage), la révolte du moment peut enflammer, en Europe aussi, les mécontentements et les frustrations latentes. L’escalade des discours furieux, de part et d’autre, ne cesse de faire de monter la tension.

En Autriche, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, les pouvoirs paraissent devenus fous. Retour au confinement total comme si le virus allait disparaître pour autant. Répression musclée de manifestations anodines. Et quand celles-ci dégénèrent, ripostes violentes. A Rotterdam, la police a tiré à balles réelles! Si c’était arrivé à Minsk, tout le monde s’égosillerait. Or là, chut, les Hollandais sont si gentils. Quant au ministre allemand de la santé, il perd les pédales en parlant de «la pandémie des non-vaccinés», en affirmant qu’à la fin de l’hiver «tous seront vaccinés, guéris ou morts». Alors que des millions de personnes, vaccinées ou pas, ont porté le virus sans tomber malades, activant leur immunité naturelle. En Suisse, le paysage paraît plus calme. Bien sûr, il y a des allumés qui disent n’importe quoi et perdent les pédales. Chez les opposants, chez les prétendus sages aussi. Un épidémiologiste zurichois qui se prend pour un ministre vient de proposer un impôt spécial pour les non-vaccinés! Cependant les manifs ne débordent quasiment pas. Mais la cassure existe. Ne pas la voir, la banaliser, la discréditer, caricaturer et maudire les mécontents, c’est l’approfondir encore. Qu’on leur donne raison ou tort, le fait est là, les récalcitrants aux «mesures» et aux appels incessants à la vaccination posée en «seule issue possible», perdent confiance dans les autorités, dans les partis aussi, unanimes derrière elles (à part une une fraction de l’UDC). Plus on les rabroue, plus ils s’enferrent dans leur méchante humeur. Que le oui ou le non l’emporte le 28 novembre ne changera pas la donne de fond. Il faut dire que les raisons du trouble s’accumulent. Lire la suite...


Le dessin de la semaine

« Les voitures autonomes testées en conditions réelles »

Un dessin Tony Marchand

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