Média indocile – nouvelle formule

Chronique

Chronique / La possibilité d'une île: Rangiroa

Stephan Engler

21 avril 2020

PARTAGER

Ah, larguer les amarres, partir au large… en cet étrange printemps 2020, la fringale d’ailleurs azurés est mise à rude épreuve. Pour nous faire patienter, le photographe Stephan Engler nous ouvre son album de voyages au chapitre « îles lointaines».



C’est dans le Pacifique Sud en Polynésie française que se situe l’atoll de Rangiroa qui signifie «Ciel immense» ou «Vaste ciel» en Paumotu, le dialecte local. Le nom est bien choisi, c’est le deuxième plus grand atoll du monde! Ce lieu particulier par la richesse de son lagon a été classé par le Commandant Cousteau parmi l’un des plus beaux au monde, ce qui n’a évidemment pas échappé aux plongeurs…

La majorité des insulaires et visiteurs se concentre à Tiputa et Avatoru les deux villages principaux de Rangiora proches du petit aéroport. Cet atoll qui fait partie de l’archipel des Tuamotu est relié à Tahiti Fa'a'ā, l’aéroport de Papeete, à environ 350 kilomètres. Heureusement l’infrastructure hôtelière limitée et la dimension gigantesque du lagon avec ses 80 kilomètres de long et 32 de large, permettent de préserver ce lieu. Seules deux îles sur les 240 motus (îlot de sable corallien) qui composent l'atoll sont habitées en permanence, les autres sont occasionnellement utilisées par les pêcheurs locaux. Elles ont été découvertes par les hollandais Willem Schouten et Jacob Le Maire en 1616 et baptisées Vlieghen Eyland (île des Mouches). Après leur départ, l’atoll n’a plus été visité par des Européens pendant au moins un siècle. Pour les locaux ce ne fut qu’un interlude, car les Polynésiens, grands navigateurs, ont depuis longtemps développé de nombreuses voies maritimes entre les différentes îles, ainsi qu’une vie sociale, économique et religieuse. Aujourd’hui, le peu d’habitants et l’immensité du lagon expliquent la richesse de celui-ci et son écosystème préservé.

Une activité importante pour les insulaires est l'élevage des huîtres perlières de l'espèce Pinctada margaritifera. En tahitien, «Poe Rava» désigne la légendaire perle noire qui ne se développe que dans des eaux très propres, cette condition est indispensable à sa croissance. C’est un vrai privilège que de pouvoir se promener sur un motu désert, accompagné par cette lumière particulière typique des Tuamotu.


Vous pouvez aussi visiter l'île de Rodrigues depuis votre canapé, par ici

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

0 Commentaire

À lire aussi