Lu ailleurs / Vivre sans pétrole, ni gaz, ni charbon? C’est possible
Avec les Etats-Unis, la Chine reste certes le plus gros pollueur de la planète. Mais, à la différence de l’Américain Donald Trump, le président chinois Xi Jinping paraît bel et bien résolu à remédier à la situation, comme l’illustre dans The World Post un article de l’écologiste Bill McKibben, fondateur de 350.org.
L’auteur de «The End of Nature» rapporte une nouvelle plutôt sensationnelle qui n’a pas eu l’heur de faire l’objet de la moindre brève dans la presse suisse. Cela se passe dans la province chinoise de Qinghai, 720 000 kilomètres carrés (dix-sept fois la Suisse) et près de 6 millions d’habitants. Peu densément peuplé, c’est vrai, et peu industrialisé. La province vit surtout de ses richesses minières, de l’élevage, de l’industrie pétrochimique et hydroélectrique.
Figurez-vous que, durant une semaine entière, en juin, le Qinghai a relevé le défi de tirer l’entier de sa consommation de courant électrique de l’eau, du soleil et du vent: 100% renouvelable! Pas un gramme de charbon, pas un millilitre de pétrole, pas un centimètre cube de gaz!
Pour Bill McKibben, il y a au moins trois conclusions que l’on peut tirer de cette performance:
1. La Chine parle sérieusement lorsqu’elle dit vouloir prendre la tête de la croisade mondiale en faveur des énergies renouvelables (et l’Inde, autre pollueur majeur, n’est pas en reste, puisque Coal India, le plus grand producteur de charbon de la planète, annonce la fermeture de bon nombre de ses mines, le charbon n’étant plus compétitif face au solaire).
2. Face à l’exemple chinois, le reste de la planète n’a pas à regretter les engagements pris dès 2015, à la COP21 de Paris. Pour l’écologiste américain, l’énergie 100% renouvelable n’est pas un rêve inaccessible, il est à portée de main.
3. Les pays qui se lanceront les premiers dans la transition énergétique rafleront la mise. Et la Chine est déjà en pole position, on le voit bien avec le solaire. Pour Bill McKibben, la planète affronte sa plus phénoménale mutation économique: en quelques années, elle aura accompli une transition qui, par le passé, du bois au charbon puis du charbon au pétrole, a chaque fois pris un demi-siècle.
Et c’est à Pékin que ça se décide, pas à Washington.
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