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Livre / Un nouveau regard sur le territoire


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«Géoconscience», Maxime Blondeau, Allary Editions, 208 pages.



«Et si l’humanité changeait de regard sur son territoire?», interroge Maxime Blondeau en ouverture de son beau livre. Enseignant la cosmographie (la science de la description de l’Univers) à Sciences Po Paris et à l’Ecole des Mines de Paris, il propose aujourd’hui une réflexion passionnante, souvent amusante, parfois grave, toujours intéressante. Qu’est-ce que le territoire? Nous appartient-il ou est-ce nous qui lui appartenons? Qui en dessine les contour? Qui s’en préoccupe? Qui le salope? «Le caractère artificiel d’un territoire se traduit autant par le degré d’influence humaine que par l’altération de sa part non humaine», écrit-il. Il fait aussi remarquer qu’il y a plusieurs sortes de frontières, notamment les frontières de l’intérieures, et cela nous oblige à penser à la répartition spatiale des habitats, les pauvres et les riches habitant rarement les mêmes endroits. Surtout: «Trois erreurs déforment nos représentations héritées du néolithique. Dans les entreprises et les politiques publiques, plusieurs dimensions sont occultées. Le territoire est pensé comme un objet, comme une chose inerte. Trop rarement, il est représenté comme un sujet agissant, tissé de formes vivantes. Ensuite, le territoire est perçu comme un outil plutôt que comme un fluide qui nous traverse et nous génère. Et enfin, le territoire est observé comme un stock, comme une réserve plutôt que comme un flux. En fait, rien de ce qui nous entoure n’est figé dans l’espace et dans le temps…» Voilà une réflexion plutôt d’actualité, me semble-t-il.

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