Revue

«Vieillir ne signifie pas cesser d’être un corps vivant, vibrant, désirant. Pourtant la sexualité des seniors reste largement invisibilisée, enfermée dans des stéréotypes tenaces à l’heure où l’allongement de la vie bouleverse les repères.» Le dossier de cette édition de la «revue de santé sexuelle & de sexologie des professionnels de santé» aborde un sujet qui reste tabou: la sexualité de seniors. Pourtant, celles et ceux qui ont plus de soixante ans le savent: la sexualité ne s’arrête pas avec l’apparition des cheveux blancs et des raideurs dans les articulations, pas plus qu'à l'heure de la retraite professionnelle. Chacun et chacune se débrouille comme il peut avec sa sexualité, quel que soit son âge, mais il n’y a aucune raison − mis à part morale et culturelle – pour que celle-ci soit soudain gommée au profit du Sudoku ou de la confection de gâteaux pour les petits-enfants. Dans le dossier de Sexualités humaines ont trouve des articles sur «Une sexualité de la rencontre», «Le périnée, l’allié de votre sexualité à tous les âges de la vie!», «L’art d’aimer des pré-centenaires», «La sexualité des seniors en résidence autonome et en EPHAD». Dans «Une hausse de l’espérance de vie en bonne santé sexuelle», Serge Guérin relève un paradoxe intéressant: «La sexualité des seniors change car ils ont évolué. (…) Dans le temps, les plus de 60 ans se caractérisaient par une vie sexuelle globalement atone, tandis que les jeunes laissaient leur corps exulter. Aujourd’hui, c’est presque l’inverse. On constate une baisse de l’activité sexuelle chez les jeunes et les plus âgés portent l’étendard du désir.» Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de limite d’âge pour s’envoyer en l’air.