Vous aimez cet article <3
Média indocile – nouvelle formule

Culture

Culture / Un bon exemple de lutte des classes et de féminisme


PARTAGER

«La belle de mai», Mathilde Ramadier, Elodie Durand, Editions Futuropolis, 144 pages.



La Friche la Belle de Mai, à Marseille, est un lieu culturel enthousiasmant, moins clinquant que le nouveau Musée des civilisations de l’Europe, beaucoup moins touristique donc plus vivant. Le récit de la bande dessinée de Mathilde Ramadier (scénario) et Elodie Durand (dessins) se passe en 1886, à la manufacture nationale des tabacs sise rue Bleue, là où aujourd’hui se trouve la Friche. Les conditions de travail y sont pénibles pour les cigarettières qui traitent les feuilles de tabac, les coupent, en font des cigares, des cigarettes ou du tabac à rouler. Beaucoup de ces femmes sont d’origine italienne. Les contremaîtres sont des hommes, bien sûr, de mesquins petits chefs. Les ouvrières sont fouillées au corps à la sortie des ateliers, toujours soupçonnées de voler du tabac. Elles décident de faire grève pour améliorer leurs conditions de travail. Elles ne sont pas syndiquées. Leur peine est double: à l’usine, elles sont considérées comme de la main d’œuvre de seconde catégorie, et chez elles, elles doivent accomplir les tâches ménagères. On pourrait considérer qu’il s’agit d’une histoire du temps passé mais ce serait mal connaître les conditions de travail de ce qu’on n'appelle plus le prolétariat mais qui le reste malgré tout. Les femmes de La belle de mai vont gagner, en partie, leur combat. Parce qu’elles auront su, peu ou prou, faire peur à la bourgeoisie. Ce que nous rappelle à propos cette bande dessinée, ce sont les vertus de la lutte des classes, hier comme aujourd’hui. Ça va déplaire aux tenants de l’économie libérale, tant mieux.


VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

0 Commentaire