Culture

«Avec la question de l’origine vient aussi celle du devenir. L’origine est inconnaissable. Il en va de même du devenir. Ce livre est pris aussi dans cette tension entre deux inconnaissables. Mais ces deux impossibles se répondent: le devenir est ouvert parce que l’origine est inconnaissable. L’impensable de l’origine serait ainsi la source d’une liberté possible.» Le livre du psychanalyste et pédopsychiatre François Ansermet est comme une fenêtre grande ouverte sur le possible. Une invitation à créer la vie, à quitter les sentiers battus, à laisser de côté les traces de pas dans lesquelles nous sommes sommés de mettre nos propres pas. Une invitation à respirer un bon coup, à laisser de côté la sourde angoisse qui nous pousse à nous accrocher à ce qui fut par peur de tomber dans ce qui sera. «On ne peut penser le contemporain à partir de la tyrannie du passé, ni à partir d’un avenir qui n’est pas encore.» François Ansermet aborde aussi la question des nouvelles méthodes de procréation (PMA et GPA) et celle des transitions de genre. Pas en moralisateur ni en juge mais en s’interrogeant: «Quelle nouvelle forme de malaise dans la civilisation est en jeu par rapport au malaise dans le genre?» C’est un livre qui donne envie de danser autour d’un feu de joie. «L’origine n’est pas un destin. Elle se prend dans le tourbillon d’un devenir qui ne peut être ramené aux seules conditions d’origine. Plutôt qu’une origine déterminante, ce livre ouvre sur cette origine en devenir, à venir, où tout n’est pas joué, où chacun peut se faire l’auteur et l’acteur des surprises d’un devenir qui se joue en fonction de ses choix: à chacun son devenir, au-delà de toute détermination.»