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Culture / Se construire en dehors des cases


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«Vieille fille, une proposition», Marie Kock, Editions La Découverte, 224 pages.



Dans l’imaginaire populaire, une vieille fille est une femme qui n’a pas trouvé de mari. On la dit laide, aigrie, frigide, ennuyeuse. Mais la vieille fille a-t-elle vraiment un destin aussi horrible? Et si elle était plutôt celle qui échappe aux carcans? Le récit de Marie Kock est en partie personnel, elle fait part de son expérience: «Ce livre n’est qu’une hypothèse. Celle qui chaque jour m’éloigne d’une forme de tranquillité sociale, celle que je tente encore de vérifier, celle qui sera peut-être mon plus grand regret sur mon lit de mort. Mais une hypothèse quand même: il est possible, quand cela n’est pas souhaitable, de vivre une vie sans cocher les cases auxquelles on se prédestine dès l’enfance, sans vivre avec quelqu’un ni faire compagnonnage. (…) Il est possible de se construire en dehors des cases.» Mais Marie Kock ne parle pas que d’elle dans son livre. Elle évoque aussi les recluses du Moyen Age qui choisissaient de s’emmurer vivantes plutôt que de subir un mari dans une société qui leur interdisait de vivre seules. Elle parle des béguines qui formaient des communautés de femmes, «religieuses mais laïques», indépendantes de l’Eglise et des hommes. Marie Kock s’attaque aussi aux discours dominants, ceux du marketing, des codes de séduction, des discours amoureux: «Ne plus attendre l’amour, c’est d’abord se reposséder», dit-elle, évoquant l’idée d’une décroissance amoureuse. Et elle conclut son livre en évoquant son attrait pour les friches: «parfois il peut y avoir une forme de beauté à ne pas devenir ni rester quelque chose d’abouti.»

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