Culture

Mais si cela peut réjouir quelques enfants qui se déguiseront et qui récolteront quelques bonbons, alors tant mieux. Outre les déguisements, les toiles d’araignées artificielles, les courges et les guirlandes en chauve-souris qui hantent les magasins, il y a les grandes sorties de films d’horreur en cette période. Quel est leur intérêt, au fait? Tous les films d’horreur ne sont pas à mettre dans le même sac. J’en ai vu plusieurs à l’époque où j’étais critique cinéma pour le magazine Le Regard Libre et j’ai clairement distingué deux catégories. L’une peut comporter un intérêt, l’autre aucun, et même elle est aussi mauvaise que dangereuse. De la première catégorie, j’ai vu des chefs-d’œuvre, à l’instar du Shining de Kubrick ou de Psychose de Hitchcock. Tous deux sont bien des films d’horreur, et plus spécifiquement des thrillers dans la mesure où ils jouent sur un suspense lié à l’effroi. Les deux films livrent un message et laissent une ouverture sur l’espérance. Ils parlent de vrais problèmes de société: l’alcoolisme pour l’un et les troubles psychiatriques pour l’autre. De la même veine, il y a les deux It sortis ces dernières années, aussi adaptés de Stephen King, qui, par l’horreur du clown tueur d’enfants, parlent des peurs des enfants mais aussi de leurs victoires sur ces peurs. J’ai vu en revanche un film de la seconde catégorie au cinéma en 2020, The Grudge. Une expérience traumatisante. L’horreur y est gratuite, et la trame ne laisse aucune ouverture sur un quelconque espoir. C’est le mal pour le mal. Un homme tue sa femme enceinte, une mère étouffe sa fille dans une baignoire tapant sa tête saignante contre la paroi. C’est gratuit, inutile, malsain. Chaque film d’horreur demande un discernement avant son visionnage. A bon entendeur!