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Média indocile – nouvelle formule

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L’avertissement dramatique est lancé depuis des mois. Le blocage des exportations de blé et autres céréales à partir de l’Ukraine et de la Russie va affamer le monde. Poutine use là d’une arme odieuse. Tous les médias ont martelé le message. Et voilà que surgit une information qui ne confirme pas du tout cette assertion. Non pas sur les sites de la propagande russe. Sous les plus honorables enseignes: la «Sueddeutsche Zeitung», le «Tagesanzeiger» et le «Schweizer Monat». La surprenante nouvelle en revanche ne parviendra pas aux radios et aux télés.



En réalité le prix du blé, sur les marchés mondiaux, est tombé, le 1er juillet, à son niveau le plus bas depuis quatre mois. Sur le Chicago Mercantile Exchange (CME), le prix du boisseau (environ 27 kilos) a chuté de plus de 35% depuis le pic du 7 mars. Sur le Matif à Paris, le prix par tonne a baissé d'un peu plus de 18% en un mois. Pourquoi? D’abord parce que l’Ukraine a réussi à exporter beaucoup plus de grains que prévu. La Russie aussi et s’apprête à faire davantage encore avec l’aide de la Turquie qui tente de sécuriser le trafic commercial dans la mer Noire. Et puis, les fluctuations saisonnières ont leur part. La récolte 2022 qui s’annonce excellente a déjà commencé alors que les stocks sont encore importants. Le prix du maïs baisse également, celui du colza est même tombé à son niveau de fin 2021.

Sursaut conjoncturel cependant le 4 juillet, selon le site spécialisé Agritel: «Net rebond des cours du blé hier sur Paris, à la faveur notamment d’un nouvel achat de la part de l’Egypte sous forme de négociations privées, sur lequel la France aurait été retenue pour une partie. Au total 444'000 tonnes auraient été ainsi contractualisées, réparties entre 214'000 tonnes d'origines russes, 170'000 d'origines France et 60'000 de Roumanie. Il est assez inhabituel de voir l’origine France retenue en début de campagne, ce qui laisse supposer une bonne compétitivité actuellement, et une demande à l’international soutenue.» 

Pas tout à fait ce que l’on nous a raconté! 

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

3 Commentaires

@Qovadis 08.07.2022 | 11h28

«Merci à Jacques Pilet qui a l’art de détecter les bonnes nouvelles qui surnagent dans la sinistrose ambiante. J’aime bien la démarche qui consiste à partir des faits et à raisonner avec sa tête. Bravo, continuez, c’est toujours un plaisir de vous lire.»


@Paul Véhunt 12.07.2022 | 13h00

«Le site La France Agricole précise les choses : le rôle de la Russie concernant la baisse des prix et le fait que ceux-ci remontent aussi :

Le prix du blé en baisse à Rouen mais en hausse sur le Matif

Deux temps différents sont à distinguer cette semaine en ce qui concerne l’évolution des prix du blé : ceux-ci ont continué à chuter jusqu’au milieu de la semaine (ils ont perdu 18 €/t entre la clôture du vendredi 1er juillet et celle du mercredi 6 sur Euronext), avant de reprendre 36 €/t entre mercredi soir et le milieu de l’après-midi du vendredi 8.

Sur Euronext, les prix de l’échéance sur septembre ont progressé de 20 €/t entre le vendredi 1er juillet 2022 (à 355,5 €/t) et le vendredi 8 juillet 2021. Sur la même période, ils ont progressé de 16 €/t pour l’échéance de décembre (à 343,75 €/t).

La progression nette d’une semaine à l’autre ne se reflète pas encore sur le marché physique où les prix avaient beaucoup moins chuté que sur le Matif (les primes entre les prix physiques et ceux du marché à terme ayant grandi). Ainsi, hier soir, le blé rendu Rouen valait tout de même encore 18 €/t de moins que la semaine dernière, à 343,25 €/t (base juillet). Il restait influencé par l’arrivée des récoltes qui vont bon train avec 15 % de la moisson du blé déjà effectuée au début de la semaine, un record de précocité.

En plus des craintes de récession, le prix du blé, en France et partout dans le monde, a été très affecté par la décision du gouvernement russe de baisser ses taxes à l’exportation. Les très fortes taxes pratiquées au cours de la campagne de 2021-2022 avaient contribué à la hausse des prix dès la première moitié de la campagne. Maintenant, c’est l’inverse qui se produit, le gouvernement russe ayant ajusté sa formule de calcul qui utilise désormais une référence en rouble. Les prix russes du blé ont perdu 30 $/t cette semaine, ce qui, conjugué au niveau très élevé de la récolte de blé russe cette année, pèse sur les prix.

L’ensemble des valeurs mondiales ont lâché du lest (–30 $/t pour les blés US HRW Fob Gulf, –25 $/t pour les blés ukrainiens qui ne peuvent guère s’exporter, –40 $/t pour les blés argentins).
»


@Ancetre 14.07.2022 | 19h46

«Voilà qui va redonner de juste proportions à ce conflit. Depuis qu'il a éclaté, la presse, en général, n'a pratiquement pas publié une seule bonne nouvelle, nous faisant croire que je jugement dernier est pour demain. Au passage je signale aussi que le baril de brut a aussi baissé, sans résultats probants au niveau du consommateur. Et pour couronner le tout, on nous promet le pire en ce qui concerne le Covid, alors que seules les infections augmentent, mais pas du tout autant les hospitalisations. Oui, heureusement que Jacques Pilet existe, mais il fait hélas pe, voire pas d'adeptes-»


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