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Actuel / Pôle muséal: Anne-Catherine Lyon renonce

Luc Debraine

17 août 2017

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Le lendemain de la mise en ligne d’un article de Bon pour la tête, l’ex-ministre de la culture vaudoise abandonnait la présidence de la fondation de droit public pour le Musée cantonal des beaux-arts. Raison officielle: trop de travail. Raison officieuse: la porte ouverte à de possibles conflits d’intérêts. Reste maintenant à doter le Pôle muséal, qui le vaut bien, d’une gouvernance enfin indépendante.



Mardi 15 août, Bon pour la tête accusait la gouvernance par trop provinciale du Pôle muséal à Lausanne, grand projet de regroupement du Musée des beaux-arts, du Musée de l’Elysée et du mudac à l’horizon 2019-2021. Une initiative ambitieuse, au futur rayonnement national et international, mais grevée par une direction peu étanche à la politique des petits copains.

Source de mécontentement dans les milieux culturels et politiques: la récente nomination d’Anne-Catherine Lyon, ex-responsable du Département vaudois de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC), à la présidence de la fondation de droit public du Musée des beaux-arts. Anne-Catherine Lyon a élaboré elle-même la loi pour la création de cette fondation, alors qu’elle était encore en charge de la culture. Puis elle a été nommée cet été à la tête de cette même institution par le Conseil d’Etat. Et d’une.

Et de deux: Anne-Catherine Lyon est aussi proche de Chantal Prod’hom, présidente du pôle muséal et directrice de l’un des musées concernés par le projet, le mudac. Bref, la porte était ouverte aux conflits d’intérêts. 

Réthorique ampoulée

Quoi qu’il en soit, le lendemain de la mise en ligne de l’article de Bon pour la tête, et quelques semaines après un article du même tonneau dans le journal 24 heures, Anne-Catherine Lyon a demandé au Conseil d’Etat à être déchargée de cette présidence. La nouvelle est tombée cet après-midi, lestée d’une explication officielle à la rhétorique ampoulée. Anne-Catherine Lyon, nous dit-on, «a fait valoir l’importance de la charge que représentent les travaux préparatoires à la mise en place d’une telle institution ainsi que son démarrage, pendant au moins les douze prochains mois, au regard de la marge de manœuvre et de la disponibilité dont elle étend désormais disposer pour mener à bien d’autres activités et projet ».  

Dont acte. Anne-Catherine Lyon a pris ses responsabilités. Reste à mieux établir celles du Pôle muséal, en urgent besoin d’un leader indépendant, un professionnel de la gestion des musées au XXIe siècle qui saura amener la confiance autant que les collections au Musée des beaux-arts (MCBA). Plateforme10, le nouveau nom du Pôle muséal, ne pourra drainer 250 000 ou 300 000 visiteurs par année sur la seule programmation du Musée de l’Elysée, de loin le plus populaire des trois institutions concernées. Le futur MCBA, qui doit ouvrir dans deux ans, a besoin d’une «Joconde» ou d’une collection phare pour attirer un large public. 

C’est encore loin d’être le cas.


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