Média indocile – nouvelle formule

Culture

Culture / Et si on pensait un peu?

Patrick Morier-Genoud

26 novembre 2021

PARTAGER

«La petite fabrique de l’inhumain», Marylin Maeso, Editions de l’Observatoire, 160 pages.



A l’heure où les philosophes médiatiques se déploient dans l’espace audiovisuel avec leurs rodomontades moralisantes et leurs effets de manche, à l’heure où le prêt-à-penser se fait de plus en plus manichéen, il est bon de trouver matière à penser. Marylin Maeso est agrégée et professeur de philosophie. Dans La petite fabrique de l’inhumain, elle prend La peste de Camus comme guide pour mieux comprendre ce qui est à l’œuvre aujourd’hui. Il est bien sûr question de la pandémie qui occupe ces temps de manière opportune et spectaculaire le quotidien, mais les réflexions de la philosophe ont plus d’ampleur. «La tragédie des Oranais [ceux de La peste de Camus, ndlr.], en deçà et au-delà de la crise sanitaire, peut ainsi se résumer en ces termes: ils vivent en éternels spectateurs, posent sur le monde un regard absent, engourdi par la répétition du même, et se retrouvent fatalement dépourvus quand l’adversité les défie.» La question, lorsqu’on referme ce livre, n’est pas de savoir si l’on est d’accord ou pas avec Marylin Maeso mais plutôt si l’on a toujours la capacité de penser au-delà du spectacle.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

0 Commentaire