Vous aimez cet article <3
Média indocile – nouvelle formule

Culture

Culture / Du Gabon à la Chine: l’Africain qui voulait voler


PARTAGER

«L'Africain qui voulait voler» raconte le parcours atypique du Gabonais Luc Bendza, des salles obscures de Libreville où, préadolescent, il était le spectateur émerveillé des prouesses aériennes de Bruce Lee et Jackie Chan, aux studios de Beijing où il lui arrive aujourd'hui de travailler parfois.



Cette histoire commence à une époque où le septième art faisait encore rêver... Gavé de films de kung-fu frénétiques, Luc Bendza, fasciné, souhaite apprendre à voler comme ses héros de pellicule. Poussé par une passion dévorante, il s'initie aux arts martiaux, ne porte bientôt plus qu'un kimono pour sortir et, suscitant la consternation de ses amis, fans de Kool & the gang, se met à écouter de la musique chinoise à plein volume avec son baladeur. Sa sinophilie manifeste s'affirme. Elle tourne même à l'obsession... A tel point qu'à quatorze ans, il parviendra à convaincre ses parents de le laisser rejoindre un de ses oncles, ambassadeur à Beijing.

Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Luc a été le premier Africain à intégrer le fameux temple Shaolin. A force de persévérance, il s'est affirmé au cours de diverses compétitions internationales, jusqu'à remporter une série de médailles. Il est aussi devenu un professeur reconnu de wushu. Et, comme pour boucler la boucle, il a participé à une bonne quantité de films, notamment certains réalisés par Frankie Chan ou Jackie Chan... Pour autant, tout n'a pas toujours été facile pour lui. Et bien qu'il soit souvent présenté comme un modèle d'intégration par le gouvernement de la République populaire, plus d'une fois, il s'est retrouvé confronté au racisme ou à la bêtise de ses contemporains.

Humour, humilité et intelligence

Le documentaire réalisé par Samantha Biffot aurait, par conséquent, aussi bien pu être une horrible hagiographie, genre success-story à l'américaine, qu'à l'inverse, une pleurnicherie sur la difficulté d'être noir dans l'Empire du milieu. Il n'en est heureusement rien. Davantage que ses réussites, Luc s'inquiète de transmettre sa passion, son savoir. Plutôt que de s'appesantir sur les mauvais moments passés, chaque souvenir désagréable semble pondéré par une belle rencontre, un rapprochement entre les hommes.

Ainsi, d'anecdotes cocasses d'anciens camarades de Libreville en extrait du Jeu de la mort, le célèbre long métrage de Robert Clouse mettant en vedette Bruce Lee, d'images d'archives en touchantes interviews actuelles, L'Africain qui voulait voler se révèle au final à l'image de Luc Bendza, l'homme dont il tire le portrait: plein d'humour, d'humilité et d'intelligence.

Ne ratez donc pas, samedi 19 août, à midi, la projection de L'Africain qui voulait voler, au Casino de Montbenon.



L’Africain qui voulait voler, 70' Cinémathèque suisse, Lausanne
Paderewski, samedi 19 août, 12h

Le site Festival Cinémas d'Afrique


La bande annonce


B.A "L'Africain qui voulait voler" / Trailer "The African who wanted to fly" from Princesse M Productions on Vimeo.


Musiques

Hilarion Nguema & Orchestre Afro-Succes: Libreville



Kool & the gang: Tonight



Martin Rompavet: Air Gabon


Sam Samba & Orchestre Stukas: Ballade A Libreville




VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

0 Commentaire