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Vos lettres / Est-il vraiment prudent d'être prudent?

Bon pour la tête

3 décembre 2020

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Alors que nous entrevoyons le bout de la 2e vague du covid-19 et la fin de l’année 2020, voici les questions que devront se poser les politiques, main dans la main avec les scientifiques et les médias.

Au regard de l’évolution de la mortalité générale comparée aux autres années, pouvons-nous affirmer avec certitude que le Covid-19 a «mérité» les sacrifices consentis?

Au regard de la comparaison de l’incidence, du taux de remplissage des hôpitaux et de la mortalité entre la Suisse et la Suède, sommes-nous certains qu’une politique activiste (mesures sanitaires) est plus efficace qu’une politique plus passive?

Autrement dit, est-ce que «faire quelque chose» est plus efficace que ne «rien faire»?

Sachant que toute maladie a tant un versant physique que psychosomatique, savons-nous quelle part du remplissage des hôpitaux est due à l’aspect clinique psychologique induit par le climat nerveux général?

Et le nombre d’hospitalisations ne devrait-il pas non seulement être vu comme la source de la panique, mais aussi comme son résultat?

Autrement dit: quel aurait été le taux de remplissage des hôpitaux si le Covid-19 avait été «volontairement» ignoré des autorités et des médias?

Sachant qu’un nouveau virus peut succéder à celui-ci, sommes-nous sûrs de vouloir y répondre à nouveau par une «Michael Jacksonisation» de la société? Est-ce bien la vie que nous voulons sachant que ce ne sera pas le dernier risque sanitaire, pas plus qu’il ne fut le premier d’ailleurs? 

Ce virus pose la question fondamentale de la gestion du risque au niveau sociétal: est-ce vraiment prudent d’être prudent?

Sommes-nous conscients de tous les coûts sociétaux, sociaux, affectifs, psychiques, économiques, scolaires directs et indirects, de la prudence? Et si oui, sommes-nous prêts à payer tout cela à chaque fois qu’un risque sanitaire, ou autre, pointera le bout de son nez?

Mais ces questions, aussi pertinentes qu’elles paraîtront à certains, ne servent à rien.

Car, à mon avis, le moteur profond de notre réponse à ce virus est la peur. Peur de tomber malade, peur de souffrir, peur de mourir, peur pour soi-même et peur pour ses proches.

Néanmoins, je suis convaincu que cette peur n’est pas une fatalité. Mais je sais aussi que ceux qui la subissent ne peuvent être «raisonnés» par des arguments.

Si j’ai peur des araignées, on aura beau m’assurer que je ne risque rien à en laisser une escalader ma paume, ma peur et mon rejet subsistent. Et si j’ai peur de l’avion, aucune statistique sur la sûreté du trafic aérien ne pourra me faire monter dans un aéroplane.

Et quand on a peur, on crie. Fort.

Les politiciens n’ont pas pu ignorer ces cris de peur, et ont dû (su) réagir. Certains subissent eux-mêmes la peur.

Mais faites vous-même l’expérience et posez la question autour de vous: «as-tu peur du virus?.. et de la mort?»

Vous serez peut-être surpris, les réponses varient considérablement. Certains répondent «oui, énormément», et d’autres «non, pas du tout». Et posez ensuite la question des mesures sanitaires appropriées face au virus. Comme moi, vous constaterez peut-être que la réponse aux deux questions est liée.

Peur de la maladie et de la mort: «il faut renforcer les mesures sanitaires».

Pas peur de la maladie, ni de la mort: «il faut relâcher les mesures sanitaires».

J’ai le sentiment que la peur de la maladie et la peur de la mort conditionnent la réponse politique que les individus préconisent face au virus.

Si le problème central de ce qui nous arrive était la peur plutôt que le virus en soi, un vaccin pourra-t-il nous en délivrer?

Je ne le pense pas, car la peur survivra au Covid-19, et reprendra les commandes à la prochaine crise.

C’est donc certainement la peur qui doit être traitée en priorité.

Mais si des mots et des arguments sont incapables d’enlever la peur des gens, qu’est ce qu’on peut faire? Si la peur semble imbattable par le raisonnement, quel levier utiliser?

Ce pourrait-ce que la bonne approche ne soit pas «psy», mais «spi», c’est-à-dire spirituelle?

A ce stade le récit devient forcément personnel. Tout ce que je peux raconter ici c’est ma propre expérience spirituelle, en relation avec la peur notamment; parce que la spiritualité est du ressort de la croyance et qu’elle doit rester un thème personnel, privé, absolument non politique, sous peine d’être pervertie.

Voici donc très brièvement mon histoire: en 2008, après un voyage en Asie, j’ai choisi Jésus-Christ comme seigneur et sauveur de ma vie. Depuis, je prends tous les jours un moment, entre 5 minutes et 20 minutes parfois plus, pour prier.

Par la prière, je lui ouvre mon cœur pour qu’il y dépose quantité de choses: la foi, la paix, la joie, l’espérance, l’amour et dans un même mouvement qu’il m’enlève mes peurs et mes soucis.

En compagnie de Dieu, je n’ai plus peur, quelles que soient les circonstances, car je sais que ma vie ici et après est entre ses mains.

Marc Bachmann, citoyen ordinaire

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

5 Commentaires

@yeppo 03.12.2020 | 22h13

«Hormis les derniers paragraphes qui sont personnels et hors sujet, cette liste de questions est pertinente et pas inutile, mais inaudible dans le contexte politico-médiatique actuel, mortifère et anxiogène. On ne parle que des cas positifs, pas des malades, des morts quotidiens mais on opte de dire qu'il y avait avant le Covid 6000 morts tous les mois en Suisse et globalement sur l'année pas beaucoup plus cette année. Et on commence seulement à parler des conséquences sur la santé mentale de la population, de la jeunesse sacrifiée notamment avec des tentatives de suicides en forte hausse chez les ados. Sans parler de l'enfermement des vieux qui causent probablement autant de morts de tristesse et de désafférentation sensorielle que le virus...»


@Cordelia 04.12.2020 | 11h24

«M. Bachmann, puisque vous êtes en communication avec Dieu, vous pourriez lui adresser une prière pour tous les gens qui souffrent depuis longtemps déjà (hanche, genou, épaules...) et dont les opérations "non urgentes" doivent être reportées car les places sont prises par les malades du Covid. Qu'en pensez-vous?»


@Bubblemaker22 05.12.2020 | 09h00

«Cher Monsieur merci pour cet article qui met en avant une perspective différente et intéressante. Je ne peux que me réjouir que votre expérience personnelle vous aie permis de trouver une solution personnelle mais étant athée je ne peux y souscrire.
Par contre votre analyse de la peur m’interpelle et me permets d’élargir un peu ce concept non seulement à la peur du virus mais aussi à la peur de son traitement et de ses conséquences non-cliniques.
Pour, moi aussi, ramener la question à un niveau personnel, je n’ai pas peur du virus mais beaucoup plus de son vaccin, développé dans l’urgence avec des approches (mARN) jamais testées sur l’humain et dont nous n’avons aucune données d’effets secondaires à moyen terme. J’ai peur de la direction que prend la société prête à accepter tout et n’importe quoi parce qu’une gouvernement ou de entités commerciales nous l’impose. Peur que l’Etat ne se défile en refusant que des mesures extrêmes soient obligatoires (traçage électronique, vaccinations...) mais en laissant à des institutions privées le droit de rendre obligatoires ces mêmes mesure afin d’avoir accès à leur prestations.
Je ne lis pas la Bible mais de livres d’Histoire et votre réflexion sur la peur ne peut que m’amener afin faire le parallèle avec la situation du début des années 30 ou la peur des conséquences de la crise de 29 entre autre ont amené des citoyens, et pas seulement en Allemagne, à progressivement mais irrémédiablement fait confiance aveugle à un régime de plus en plus autoritaire avec les suites que l’on sait.
J’espère que je me trompe, sincèrement, mais l’Histoire nous démontre qu’à travers le temps et le monde, seules des conséquences dramatiques ont permis de mettre fin à des privations progressives ou délibérées de nos libertés.
La seule question qui reste est donc de savoir comment réduire la montée en puissance de toutes ces peurs dans un monde où le partage d’informations se fait par des réseaux sociaux incontrôlés, incontrôlables et où les médias plus classiques sont pour la plupart assujettis à une ligne éditoriale dictée par leurs actionnaires. La question est difficile mais indispensable à la survie même de notre démocratie.»


@moretet53 05.12.2020 | 18h15

«Il ne faut pas confondre la peur et la panique. La peur nous alerte et nous permet de prendre des décision appropriées, la panique nous tétanise et nous fait prendre de mauvaises décisions.
Je ne vois pour le moment pas de panique dans les décisions de nos autorité mais une pesée d'intérêts divergents, ce qui fait que tous ceux qui évaluent le poids des effets de manière différente trouverons que les décisions sont mauvaises. Il faudra effectivement réévaluer tout a postériori.
Un autre aspect de choses est que nous avons des moyens de lutter contre l'épidémie. Il y 50 ans et plus, on aurait subi sans pouvoir analyser ou tracer et il y aurait eu beaucoup plus de morts. Mais aujourd'hui, nous avons des moyens technique et la responsabilité de les utiliser au mieux. Plus de moyens, donc plus de décision à prendre, donc plus de critiques... Nos autorités sont dans une position difficile et on plus besoin de soutien constructif que de critiques floues.
Pour le moment les mesures prises permettent de soigner tous ceux qui en ont un besoin urgent (au détriment il est vrai des besoins moins urgents).
On peut essayer d'estimer factuellement ce qui se passerait sans les mesures prises.
En premier lieu, il faudrait fermer les hôpitaux à toutes les personnes atteintes du virus. De ce fait, on triplerait au moins le nombre de morts. Il faudrait encore tripler ce nombre pour que l'incidence atteigne les 60% nécessaire à une immunité collective.
Nous en sommes à environ 4800 morts répertoriés, on arriverais à au moins 45000 morts supplémentaires en Suisse. Compte tenu de la surcharge des pompes funèbres, ces corps devraient être éliminés sans cérémonie.
Ces chiffres sont très approximatif mais sont à mettre en balance avec les effets néfastes répertoriés.
Si la Suisse devait subir cette situation, elle s'en sortirait. Mais la grande question est: pouvons nous permettre cet impact si nous avons les moyens de l'amoindrir?
Là où je vous rejoins, c'est que de savoir notre vie entre les mains de Dieu réduit la peur et l'angoisse, ce qui permet de ne pas ajouter des problèmes psychologiques aux problèmes physiques que nous affrontons.»


@Lagom 09.01.2021 | 10h46

«Notre pays neutre et indépendant l'est pour le folklore et la politique intérieur visant à endormir le peuple prétendument souverain . En pratique et concernant ce virus, les décisions sont prises à Berlin et à Paris, que Bruxelles distribuent sur le continent. Le taux de reproduction > 1 est calculé bizarrement pour maintenir l'oppression. Le CF sacrifie l'économie pour gagner les faveurs des décideurs mais jusqu'à quand? L'Etat d'urgence en Europe sert, entre autres, à camoufler les dérapages politiques et budgétaires. La France à rajouter en 2020, EUR 294 milliards à sa dette souveraine, comment vont-ils faire si nous revenant à une situation normale?»