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A vif

A vif / Déferlante d’antisémitisme à travers le monde?


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C’est une véritable épidémie. Après des mois de massacres, de tortures et de crimes contre l’humanité, les critiques à l’encontre d’Israël et du traitement infligé aux Palestiniens se font de plus en plus nombreuses.



Ils et elles nous le répètent à l’envi depuis des mois: critiquer la guerre sans merci que le gouvernement israélien mène à Gaza et la colonisation brutale de la Cisjordanie, c’est être antisémite. Ils et elles, c’est-à-dire celles et ceux qui, sous couvert d’un soutien inconditionnel à Israël, soutiennent de facto son armée et son premier ministre. On pourrait avoir la tentation de les appeler les idiots et les idiotes utiles d’un gouvernement génocidaire mais cela serait les encourager à dénoncer une fois de plus des propos considérés comme antisémites.

Oui, pour elles et eux, indiquer que des milliers d’enfants, de femmes et de vieillards sont massacrés à Gaza, c’est de l’antisémitisme. Dire que dans les prisons israéliennes des hommes, des femmes et des enfants sont détenus parfois sans procès, torturés, humiliés, tués à petit feu, c’est de l’antisémitisme. Relever que le gouvernement israélien affame les habitants de la bande de Gaza, c’est de l’antisémitisme. Considérer que la Cisjordanie est colonisée par des Israéliens qui battent, tuent et martyrisent des Palestiniens, c’est de l’antisémitisme. Constater qu’Israël se transforme en une ethnocratie, c’est de l’antisémitisme. Etre ému par la vision des corps décharnés des bébés de Gaza, c’est de l’antisémitisme.

Pour elles et eux, dire que le Hamas est un groupement terroriste islamiste assassin et détestable, capable lui aussi des pires atrocités, ne suffit pas, il faut aussi dire que le Hamas est le seul responsable de ce qui arrive aujourd’hui aux Palestiniens, sinon on est antisémite.

Même les gouvernements s’y mettent

Sauf que malgré leurs invectives, on constate depuis quelques jours une augmentation exponentielle du nombre des antisémites, notamment en Europe. Le gouvernement du Royaume-Uni est devenu antisémite puisqu’il a annoncé suspendre ses négociations en faveur d’un accord de libre-échange avec Israël pour protester contre l'escalade à Gaza «moralement injustifiable, totalement disproportionnée et contre-productive». Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez est désormais lui aussi antisémite puisqu’il a appelé à faire «pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza». «Nous devons dire au gouvernement israélien: ça suffit», a lancé l’antisémite ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani à propos des attaques meurtrières de l'Etat hébreu sur la bande de Gaza. Le président français Emmanuel Macron est devenu antisémite, comme son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, puisqu’il a critiqué les actions du gouvernement israélien à Gaza. Sans parler du Canada, de la Belgique, de l’ONU, du TPI, des humanitaires… Sans parler des Etats-Unis, eux aussi en train de succomber au virus antisémite: «Des proches de Trump ont averti Israël: "Nous vous abandonnerons si vous ne mettez pas fin à cette guerre"» a déclaré une source au Washington Post.

Il y a désormais des antisémites également en Israël: toutes celles et ceux qui, pourtant de confession juive, souhaitent que le massacre cesse, ceci alors que «les discours de déshumanisation des Palestiniens et d’éradication de Gaza se sont banalisés depuis le 7 octobre 2023. Les propos génocidaires, proférés par les plus hautes autorités de l’Etat, ont fait tache d’huile au sein de la majorité et prospèrent désormais sur les plateaux de télévision et dans les think tanks», informe le quotidien devenu ainsi antisémite Le Monde. Même la rabbin Delphine Horvilleur fait partie des antisémites, sans doute sous l’influence néfaste de l’humoriste Blanche Gardin, depuis qu'elle a affirmé son «refus absolu de l’annihilation d’un peuple» pour réaliser «le rêve de survie» d'un autre peuple.

Si cette épidémie continue, même elles et eux, les champions et les championnes de l’anathème «antisémite», vont devoir s’autoaccuser de l’être devenu parce que, suivant le mouvement, ils et elles retrouveront un peu d'esprit critique et de sens de l'altérité. Ce jour-là, il faudra être charitable avec eux et elles. Ou pas.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

8 Commentaires

@GYP 23.05.2025 | 12h03

«Il va bien falloir arrêter ce massacre et faire payer les coupables d'une façon ou d'une autre. Ce qui est certain, c'est que le droit international est clairement mis en évidence ainsi que toutes les organisations internationales supposées agir pour prévenir ce genre de catastrophe historique.»


@Foenix 23.05.2025 | 15h48

«Enfin oser dire haut et fort ce que beaucoup pensent tout bas c'est bien ! Est-ce trop tard ? Est-ce juste pour se retrouver du bon côté le jour où il faudra rendre des comptes ?
Ce que je note est qu'il a été fait le même reproche à toute la communauté internationale au sortir de la seconde guerre mondiale et encore aujourd'hui lorsque l'antisémitisme est mis en avant en toutes occasions: "Comment n'avez-vous pas vu ou su ce qui se passait dans les camps d'extermination ? Comment n'êtes vous pas venus nous sauver plus tôt ?"
Je crains fort que les palestiniens nous servent un jour le même discours et a fortiori parce que les moyens de communication sont autrement plus développés aujourd'hui et que nous voyons tous clairement ce qui se passe.
La leçon à tirer par les israéliens et juifs d'aujourd'hui est peut-être qu'il n'était pas possible d'arrêter autrement la shoah. Ce n'est pas une question de savoir ou de volonté comme il n'est visiblement pas possible d'arrêter ce qui se développe actuellement sous nos yeux !
Mon discours est-il antisémite ou juste censé ?»


@simone 24.05.2025 | 17h45

«Merci de dénoncer ce terrible chantage à l'antisémitisme qui empêche de porter des jugements lucides sur la politique de M. Netanyahou et d'essayer de mettre fin au massacre de Gaza.»


@von 24.05.2025 | 19h59

«Ce que tous sentaient venir depuis des années se réalise hélas: le capital de sympathie dont les Juifs bénéficiaient depuis la fin de la seconde guerre mondiale s'est usé, laminé par les injustices et crimes de guerre perpétrés par les Israéliens envers le malheureux peuple palestinien.

Toutes les arguties juridiques et religieuses n'y changeront rien: en 1948, des Juifs apatrides ont envahi, contre la volonté de ses occupants, un territoire qui ne leur appartenait pas. Et depuis, ils n'ont de cesse de bouter hors de chez eux les Palestiniens qui résistent encore, au mépris de toutes les lois et accords internationaux, et des droits de l'homme. Ils tuent chaque jour des civils, sous les yeux du monde entier, et ils voudraient qu'on les regarde sans réagir ?

Mais mes amis vous êtes allé trop loin, trop c'est trop ! Personne ne peut rester insensible à ce que vous faites au malheureux peuple palestinien. C'est insoutenable de voir les gazaouis être ainsi anéantis à petit feu, de voir ces civils mourir sous les bombes, ces gamins maigres de faim, les yeux vides, ces familles qui pleurent chaque jours quelques-uns des leurs, de voir les Cisjordaniens être tirés comme des lapins. Ce n'est plus tenable, cela doit cesser !

Les Israéliens et son président sont devenus des machines à générer des antisémites. Ce fléau avait quasiment disparu au fil du temps, mais il revient en force, suscité par l'arrogante toute puissance de ce protégé du pays le plus puissant du monde. Ce n'est pas la haine du Juif qui anime les opposants d'Israël, c'est l'opprobre et le dégoût de sa politique. Et la pitié pour le malheureux peuple palestinien, dont le seul défaut a été d'être né sur ce territoire convoité par les colonisateurs.

Cela va mal se terminer, c'est sûr. Les Israéliens et les Américains vont peut-être arriver à vider la Palestine de ses occupants non juifs, mais ils le payeront très cher. Ils se condamneront ainsi à ne plus jamais pouvoir dormir tranquille car ils seront à tout jamais sous la menace d'autres 7 octobres, qui pourront se déclencher n'importe-quand, n'importe-où, même hors de Palestine. On en voit les prémices avec ce qui vient de se passer aux USA.

Il n'y a qu'une solution, une seule: conclure une paix juste et honorable avec les Palestinien. Et pour cela, il faut abandonner définitivement le projet de Grand Israël et de son éradication des non Juifs qui a généré tant de malheurs au Proche-Orient.

Les Juifs de la diaspora doivent peser de tout leur poids sur leurs coreligionnaires d'Israël afin de les inciter à adopter ce changement de paradigme qui s'appelle paix. Ils ont intérêt à le faire car d'une part, eux aussi sont révoltés par les exactions des Israéliens, et d'autre part, c'est eux qui vont en payer le prix, les Juifs israéliens étant intouchables chez eux.

Rappelez-vous ce qu'a dit l'ancien premier ministre d'Israël, assassiné par un extrémiste du même bord politique que celui qui gouverne actuellement le pays: "La paix est le seul horizon possible. Sinon nos petits enfants connaîtront des malheurs terribles en Israël" (Ytzhak Rabin).

Auquel se joint la femme rabbin Delphine Horvilleur "On ne venge aucun mort en affamant des innocents ou en condamnant des enfants. Sans avenir pour le peuple palestinien, il n'y en aucun pour le peuple israélien"

Pour terminer avec Martin Luther King: "A la fin, nous nous souviendrons non pas des mots de nos ennemis, mais des silences de nos amis"...
»


@miwy 25.05.2025 | 14h31

« C’est le fantasme d’inscrire dans le marbre constitutionnel de l’opinion mondiale que les Juifs sont des salauds — et que, de toute façon, ils sont partout ».
« Israël – Gaza : la guerre que les Israéliens ne voulaient pas.
L’attaque du Hamas le 7 octobre a été un choc absolu. Par son ampleur, par sa cruauté, par ce qu’elle révélait d’un projet assumé : non pas la fin de l’occupation, mais la fin d’Israël. Des civils massacrés, des enfants pris en otage, des familles détruites. Ce jour-là, c’est l’idée même de coexistence qui a été assassinée.
La guerre qui a suivi n’est pas née d’un choix politique clair, ni d’une volonté de conquête. Elle est apparue comme un réflexe de survie, dans un contexte où l’ennemi ne se cache plus : il veut votre disparition. Mais entre la menace existentielle et la réponse militaire, un abîme moral s’est ouvert. Car cette guerre a un prix — immense, insoutenable parfois — que les Israéliens paient jour après jour, non seulement par le deuil et la peur, mais aussi par la perte de ce qu’ils pensaient possible : la paix.
Israël ne fait pas bloc. C’est une société traversée de tensions, de débats, de colères. En 2023, des centaines de milliers de citoyens ont manifesté contre la réforme judiciaire du gouvernement Netanyahou. Ce n’était pas une agitation de circonstance, mais le signe d’un pays en fracture profonde, partagé entre son identité démocratique et une dérive autoritaire.
Et voilà qu’au cœur de cette crise éclate une guerre. Beaucoup d’Israéliens vivent cette séquence comme une double dépossession : privés d’un gouvernement qui les représente, et désormais contraints de soutenir une guerre qu’ils n’ont pas voulue.
Ils ne le font pas avec enthousiasme. Ils le font avec une angoisse mêlée de fatalisme. Car lorsqu’on vous dit que l’alternative à la guerre est votre disparition, comment fait-on pour refuser ?
Ce qui domine aujourd’hui en Israël, ce n’est pas la haine, c’est la fatigue. La fatigue d’un peuple qui vit sous menace constante. La fatigue de voir ses idéaux piétinés. La fatigue de se savoir jugé, à l’extérieur, comme une puissance brutale, alors que tant de citoyens, dans leur chair et dans leur conscience, sont en guerre contre la guerre elle-même. Ce qui les fait tenir debout c’est l’espoir de voir revenir les derniers otages aux mains du Hamas. Après avoir entendu le témoignage de ceux qui sont revenus vivants, la société israélienne savent la souffrance qu’ils endurent et font corps commun avec eux. Tant qu’ils ne seront pas de retour dans leur maison, tant que leur souffrance injuste n’aura pas été entendue aucune israélienne et aucun israélien ne trouvera la paix. Ce que personne ne sait c’est la nature de la solution: diplomatique ou militaire.
Une guerre idéologique globale
Mais au-delà de cette réalité israélienne complexe et tragique, c’est une autre guerre qui fait rage ailleurs : une guerre de mots, une guerre d’images, une guerre morale. Et dans cette guerre-là, il ne s’agit plus vraiment de défendre les Palestiniens. Il s’agit de condamner Israël comme un tout.
Le mot « génocide » s’impose. En lettres capitales. Il n’est plus question de faits, ni même de justice : il s’agit d’écraser toute nuance sous le poids d’une accusation totale. Pas seulement contre un gouvernement ou une armée, mais contre un pays, une société, un peuple.
Ceux qui refusent ce procès sont immédiatement suspectés. Même les voix juives critiques, pacifistes, humanistes sont rejetées : accusées de vouloir préserver un prétendu privilège médiatique. Les mots ne visent plus à décrire la réalité : ils servent à désigner un ennemi absolu.
On ne veut plus juger Israël. On veut l’effacer. Et cette effacement n’est pas apparu dans le camps des mouvement fasciste et antisémite historique. Non il est naît au cœur des mouvements humanistes et progressiste dans un élan de « haine vertueuse » comme l’écrit Eva Illouz. Il est devenu moral, puissant, émancipateur de haïr les israélien et les juifs par extension. Et de poursuivre un seul but la destruction d’israel. Tout cela en un seul mot-fusil « je suis antisioniste ».
C’est là que le conflit quitte le terrain géopolitique. Il devient un rituel idéologique : la preuve par Gaza qu’Israël ne mérite pas d’exister. Un miroir déformant dans lequel se rejoue le fantasme ancien d’un peuple accusé de toutes les fautes, d’un « trop puissant », « trop influent », d’un bouc émissaire mondialisé.
Ce combat ne dit plus : « justice pour les Palestiniens ». Il dit : « honte éternelle aux Israéliens » — et, par glissement, aux Juifs dans leur ensemble.
Le moteur du combat, ce n’est pas seulement la souffrance des civils de Gaza.»


@miwy 25.05.2025 | 17h24

«c'est un édito du rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Gérard Biard»


@miwy 25.05.2025 | 17h27

«COMMENT BPLT PEUT LAISSER PASSER CE GENRE D'INEPTIE DANS LES COMMENTAIRES ? "Toutes les arguties juridiques et religieuses n'y changeront rien: en 1948, des Juifs apatrides ont envahi, contre la volonté de ses . Et depuis, ils n'ont de cesse de bouter hors de chez eux les Toutes les arguties juridiques et religieuses n'y changeront rien: en 1948, des Juifs apatrides ont envahi, contre la volonté de ses occupants, un territoire qui ne leur appartenait pas. Et depuis, ils n'ont de cesse de bouter hors de chez eux les Palestiniens qui résistent encore, au mépris de toutes les lois et accords internationaux, et des droits de l'homme. Ils tuent chaque jour des civils, sous les yeux du monde entier, et ils voudraient qu'on les regarde sans réagir ?"

»


@NTNP02 25.05.2025 | 20h48

«Partout dans le monde des musulmans cohabitent avec des juifs et d'autres. Pourquoi pas là?»