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Chronique

Chronique / La jeunesse en fuite d'Arnaud Le Guern


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J'ai emmené avec moi Une jeunesse en fuite de l'ami Arnaud Le Guern chez Toraya, le meilleur salon de thé japonais de Paris. Dans sa dédicace, Arnaud évoque de «jolies baigneuses» connaissant le goût que je leur porte. Elles ne manquent pas dans ce roman où les coquetteries ensablées s'enchaînent, cependant que le père d'Arnaud s'éloigne d'une vie pourrie par la guerre du Golfe où il était médecin-anesthésiste.

Dès les premières pages où il évoque Nastassja Kinski, j'ai su que j'allais aimer ces carnets intimes en forme de roman. Nastassja Kinski, c'est ma jeunesse en fuite à la piscine Deligny. Je l'avais évoquée dans L''âme est un vaste pays. Comment aurais-je pu oublier Nastassja Kinski? La pureté de son visage. La perfection de son corps. Il y a des filles comme elle, dit Arnaud, qui incarnent la beauté d'une époque. J'ai beau cherché autour de moi, je n'en trouve pas. Il y a si longtemps que ma jeunesse est en fuite. Alors, tout en buvant un matcha, je prends le livre d'Arnaud. Quelques pages suffisent pour qu'il m'aide à retrouver ce que je croyais à jamais perdu: un monde où de jeunes beautés insouciantes nous tourneboulaient.

Arnaud a un cœur d'artichaut (breton). Moi aussi (lausannois). Mais quel style! La littérature embellit le passé, certes. Mais elle le rend aussi plus douloureux: il a fui à jamais. Il nous reste les films de Pascal Thomas. Arnaud Le Guern les aime. Moi aussi. Et sans doute lui offrirai-je Tatort, le premier film de Nastassja Kinski en version allemande. Elle n'avait pas quinze ans. Arnaud sera sous le charme, comme je l'ai été avec Une jeunesse en fuite.



Une jeunesse en fuite d'Arnaud Le Guern. Éditions du Rocher. 225 p.

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