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Chronique

Chronique / Oscar Forel, un psychanalyste vaudois


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Un homme satisfait est un homme à refaire, disait le psychiatre Oscar Forel qui donne l’impression dans le documentaire qui lui a été consacré par la télévision suisse d’être très satisfait des privilèges que la vie lui a réservés. Il a publié un recueil d’aphorismes qui ne valent pas ceux de Cioran, mais dont certains peuvent être sauvés. Par exemple celui-ci: «La vanité des autres ne blesse que la nôtre.»
Deux épisodes à retenir de ce documentaire: la visite qu’il rend à Freud pour discuter d’un cas de schizophrénie, et sa rencontre à Berlin en 1942 avec Göring - le cousin d’Hermann - qui avait été aux Rives de Prangins et qui n’ignorait pas que parmi ses collaborateurs, nombreux étaient les opposants à Hitler mais qu’il se gardait bien de les dénoncer, car il avait besoin de leurs compétences psychiatriques et que lui-même préférait garder ses distances avec le régime.
Pendant la Guerre, Forel qui ne disposait plus de médicaments, fut surpris par l’efficacité des électrochocs. Il semblerait qu’après avoir été vilipendés pendant un demi-siècle on y revienne aujourd’hui. Il observait qu’en vieillissant l’homme se met à émettre toutes sortes de bruits incongrus. Et que lorsque la conversation se tarit, il cite volontiers un bon mot d’Oscar Wilde ou de Sacha Guitry - toujours les mêmes en général. Il lui arrive aussi de fredonner quand il est seul chez lui: c’est juste pour se souvenir qu’il est toujours vivant ou que l’angoisse le guette. J’en suis au point hélas où je ne puis que confirmer les propos de ce brave docteur Forel.

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