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Lu ailleurs

Lu ailleurs / L’opposition malienne privée de Facebook?


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Si en Occident Facebook est au service du narcissisme de ses utilisateurs, ailleurs il peut servir à la mobilisation politique. Le «Journal du Mali» relate une coupure suspecte aux yeux des opposants au président Ibrahim Boubacar Keïta.



Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta veut modifier la constitution de son pays. Officiellement, il s’agit de «permettre une plus grande décentralisation et une meilleure représentation des populations du nord du pays dans les institutions nationales», explique Le Monde du 16 juin, qui précise que les opposants à cette modification accusent le président de vouloir en fait se donner ainsi plus de pouvoir et assurer sa réélection en 2018 (lire l’article du Monde). La modification de la constitution est soumise à un référendum, qui aura lieu le 9 juillet prochain.

L'opposition accuse le gouvernement

Le 14 juin, le Journal du Mali signalait que «La majorité des internautes maliens ont été privés d’accès au réseau social Facebook depuis mardi 13 juin. Une coupure qui aurait un lien direct avec les manifestations prévues pour protester contre le projet de réforme constitutionnelle.» Elhadj Tandina, président du Mouvement Populaire Sonni Ali BER, opposé à la réforme, dénonce: «Il s’agit d’une volonté délibérée des autorités de nous empêcher de communiquer.»

Au-delà de la politique malienne, il est intéressant de constater que si en Occident, Facebook sert essentiellement à cultiver le narcissisme de ses utilisateurs et à permettre à ses exploitants d’acquérir du data monnayable, dans des pays sous-développés, il est considéré comme un moyen de communication politique.

Numérique ou réalité ?

Mais les Maliens n’oublient pas qu’en 1991 ils ont vécu un coup d’Etat alors que les réseaux sociaux n’existaient pas encore et que le World Wilde Web en était à ses balbutiements. A l'époque, «il n’y avait même pas de téléphone portable, ce qui n’a pas empêché le peuple de se réunir», souligne  Elhadj Tandina.

Ce qui nous rappelle que ce n’est pas sur les réseaux sociaux et sur internet qu’ont réellement lieu les bouleversements. La carte n’est jamais le territoire.


Lire l'article du Journal du Mali.


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