Média indocile – nouvelle formule

# 1 avril 2022

semaine n°13

Actuel

Le spectre de la faim au Brésil et ailleurs

Jean-Marc von der Weid

La crise alimentaire ravage silencieusement le peuple brésilien de manière croissante depuis 2015. Si la situation était donc déjà dramatique, elle va devenir désespérée par les effets de la guerre d'Ukraine, ou plutôt de la guerre russo-américaine. Le point et quelques perspectives à l'échelle d'une année au moins, depuis le Brésil où la faim demeure un problème social lancinant.

La Russie et l'Ukraine sont de grands producteurs de blé, de maïs, d’autres céréales dites «mineures» et d'huile de tournesol. Elles sont également de grands producteurs d'engrais chimiques. D’importants exportateurs, outre le pétrole et le gaz naturel. L'effet immédiat des réactions du soi-disant «monde libre» (nous revenons au langage de la guerre froide, totalement anachronique) à l'invasion de l'Ukraine a été l'augmentation du prix du blé, qui a fini par entraîner les prix des autres produits agricoles. Cette augmentation est liée à l'anticipation d'une pénurie mondiale et affectera tous les achats effectués. Il y a déjà une ruée des pays importateurs de Russie et d'Ukraine, qui cherchent des fournisseurs alternatifs. Il se trouve que les réserves mondiales sont raisonnables pour des conditions normales, mais pas pour un choc de cette nature. Il y aura bel et bien pénurie. La sécheresse qui sévit dans certaines régions productrices, comme le Brésil et l'Argentine (notre principal fournisseur de blé), réduit les disponibilités nationales (le Brésil produit en moyenne 30 à 40% de la demande nationale). L'Argentine contrôle les exportations de blé et d'autres produits agricoles afin de garantir son propre approvisionnement, cela déjà avant même que la crise ukrainienne n'intensifie la tension sur le marché. Où les Brésiliens trouveront-ils le blé qui leur manque? A quels prix? Les prix internationaux ont déjà augmenté sur les marchés, atteignant une hausse de 12% en 2021, et selon les premières prévisions, de 18 à 24% cette année. Lire la suite...


Le dessin de la semaine

« Macron boosté par la guerre »

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