Culture

Les films que nous voyons doivent-ils forcément être des chefs-d’œuvre pour nous tirer les larmes des yeux? Non, évidemment. Doivent-ils forcément faire preuve d’originalité et de créativité pour être appréciés et recommandés? Non plus. Un nouveau-né de la plateforme Netflix, qui nous vient tout droit de Pologne, entre exactement dans cette catégorie de films qui n’ont rien de particulier et qu’on aurait tendance à mépriser parce que trop classiques. Pourtant, Le Remède à l’oubli fonctionne. Plus que fonctionner, je dirais même qu’il assure son coup avec brio. Une histoire simple, des acteurs corrects, le tout assaisonné de paysages campagnards sublimes et d’une bande-son qui sonne droit au cœur. Alors, basta le mépris des films trop léchés, trop fonctionnels, et viva ce bon Remède à l’oubli. Après tout, depuis La Poétique d’Aristote, et même avant, il y a des codes dramatiques qui ont fait leurs preuves et qui marchent, alors pourquoi s’en priver? Laissez-vous donc porter et émouvoir par cette adaptation du roman polonais Znachor (1937) de Dolega-Mostowicz racontant l’histoire d’un grand chirurgien qui perd sa mémoire, sa femme et sa fille suite à une violente agression. Après quinze ans d’errance, ce chirurgien amnésique est amené instinctivement à pratiquer à nouveau son art, au grand damn des autorités médicales, dans une localité de province où son passé le rattrape. Les chants choraux de la tradition polonaise nous accompagnent tout au long du film, pour remédier nous aussi à l’oubli de nos tendres souvenirs.