Culture / Le dédale mortel d’une mémoire
«Forgotten», de Hang-Jun Zhang, 1h48, sur Netflix.
Le sourire radieux d’un adorable jeune homme se rappelant une douce scène de son heureuse enfance conclut ce très sombre récit, apparemment abracadabrant dans l’enchaînement de ses épisodes, mais structuré avec autant d’habileté narrative que de poésie plastique dans le filmage, et que modulent les retours successifs de mémoire de l’amnésique Yung-seok, protagoniste de Forgotten. Le départ de ce film de Hang-Jun Zhan, datant de 2017, évoque un Hitchcock par l’enchaînement angoissant de ses plans rythmés à grand renfort de scansions sonores, mais la référence éclate bientôt au fil d’une enquête diachronique (on zigzague entre 2017 et 1997) censée débusquer un tueur amnésique. Si le scénario de ce film intense, et même vertigineux à certains égards, bénéficiant en outre d’une interprétation de grande qualité, «largue» parfois le spectateur faute de clarté dans la distribution des plans de la narration, l’impression qui s’en dégage est forte et nous restera en mémoire…
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