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Culture

Culture / Caïn et Abel, en mode inversé

Jean-Louis Kuffer

31 décembre 2021

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«Leur domaine», Jo Nesbø, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, Gallimard, Série noire, 635 pages.



Figure majeure du thriller scandinave, Jo Nesbø nous revient ici avec un sombre drame familial à ramifications sociales hautement significatives des bouleversements affectant les provinces les plus reculées en voie d’urbanisation. La mort présumée accidentelle de leurs parents, fracassés dans leur voiture sortie de la route de montagne au virage surplombant une funeste faille, a séparé, durant quelques années, les frères Roy et Carl (dix-sept et seize ans au moment du drame), qui se retrouvent des années plus tard lorsque Carl, ayant fini ses études au Canada, revient au pays flanqué d’une épouse architecte à l’intense personnalité. Le couple, rutilant, débarque avec le projet de construire un hôtel futuriste au-dessus du bourg un peu somnolent, mais sa dynamique ne va pas sans «réveiller de vieux démons», comme on dit, alors qu’une passion mimétique naît entre les frères évoquant la paire biblique de Caïn et Abel, en mode inversé. Un René Girard, d’ailleurs cité, en frémirait de ravissement horrifié… 

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