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Culture / 20 ans d’un «Pianiste» toujours aussi grave et poignant


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«Le Pianiste», Roman Polanski, avec Adrien Brody, 2002, 148 minutes. Un classique à voir ou à revoir ce dimanche 20 novembre sur Arte à 13h30.



J’avais découvert Le Pianiste lorsque j’étais adolescent. C’était dans le cadre d’un cours de «ciné-philosophie». Le titre est assez évocateur pour comprendre que nous tâchions de soulever et traiter des questions philosophiques à partir d’œuvres cinématographiques. Evidemment, lors du visionnage en classe, j’ai été bouleversé. Mais je n’étais pas exclusivement terrassé par l’horreur de la Shoah, j’étais également charmé par la musique de Chopin et la mise en scène absolument sublime. C’est ainsi que l’on peut dire d’un film qu’il est magnifique, même s’il raconte l’horreur. Pour célébrer à ma manière le vingtième anniversaire de la sortie de ce chef-d’œuvre, je l’ai revu seul, chez moi, dans une ambiance de recueillement. Et c’est bien toujours le même terrassement mâtiné d’enchantement que j’éprouve. C’est bien toujours le même thème principal qui ressort du film et dont la réflexion me hante encore des jours après le visionnage: la déshumanisation. Adapté du roman autobiographique de Wladyslaw Szpilman, Le Pianiste raconte l’histoire d’un pianiste juif qui, caché dans une Varsovie dévastée, parvient à échapper aux nazis. Mais à quel prix? Au prix de risquer de perdre son humanité. Szpilman, bel homme et virtuose, commence par s’engager dans la résistance, mais la menace s’accroît et il finit par ne protéger que lui-même. Sa posture se désintègre, ses doigts deviennent semblables à des griffes, et lui devient comme un rat qui se cache de trou en trou. C’est pourtant un nazi qui finit par lui rendre son humanité en lui demandant de jouer du piano pour lui. Son humanité lui est rendue et la mise en scène l’illustre par un faisceau de lumière qui vient caresser ses doigts et son visage. Une œuvre toujours aussi grave et poignante. A voir, à célébrer, à pleurer.

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