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Lu ailleurs / Mexique, le pays des disparus


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Etudier sans crainte de devenir un «desaparecido»? C'est ce que demandent depuis plusieurs années les Mexicains qui ne voient pas la fin du drame des disparus. Selon le journal espagnol, «El País», c'est une tragédie qui se nourrit surtout des plus jeunes. Selon le Registre National des Données sur les Personnes Perdues ou Disparues (Registro Nacional de Datos de Personas Extraviadas o Desaparecidas), une personne sur deux non localisée a 29 ans ou moins.



Les derniers protagonistes de l'horreur narco au Mexique? Javier Salomón Aceves Gastélum, Jesús Daniel Díaz García et Marco Francisco García Ávalos; trois étudiants en cinéma enlevés en mars à Jalisco, torturés, tués et dissous dans de l'acide alors qu’ils réalisaient un travail d’études.

Selon les dernières données officielles de janvier de cette année, 34'268 personnes manquent à l'appel. Parmi celles-ci, 16'594 ont moins de 29 ans. 

Sous le gouvernement d’Enrique Peña Nieto, l'Etat de Tamaulipas dans le nord-est du Mexique à la frontière avec les Etats-Unis figure en première place concernant les personnes disparues: 5989 cas enregistrés au 31 janvier 2018; l'Etat de Mexico suit avec 3834 puis vient Jalisco avec 3'060.

Toujours interviewé par El País, un chercheur à l'Institut National des sciences criminelles, Martín Barrón, souligne qu'il existe une «énorme vulnérabilité» à la violence chez les moins de 30 ans en raison du manque d'opportunités et de politiques publiques qui combattent les causes réelles de la violence dans le pays.

13 disparitions par jour

Mónica Meltis, directrice de l'organisation Data Cívica, précise que de plus en plus souvent des jeunes hommes disparaissent par groupes entiers, que l'on soupçonne dirigés vers les réseaux de travailleurs forcés au service du crime organisé. Mais beaucoup de ces disparitions restent inexpliquées.

Une vaste enquête sur le sujet, publiée en 2015 par le journaliste Homero Campa dans la revue Proceso, a exposé la profonde crise de la justice et des droits de l'homme dont souffre le pays.

La seule certitude, issue des bases de données gouvernementales, est une terrifiante aggravation du phénomène.

«Si entre 2007 et 2012, au cours des six années du mandat de Felipe Calderón, six Mexicains ont disparu quotidiennement, entre 2013 et 2014, durant celui de Peña Nieto, plus du double ont disparu: 13 par jour. Au temps de Calderón, un Mexicain a disparu toutes les quatre heures et cinq minutes; durant le mandat de Peña Nieto cela arrive toutes les heures et 52 minutes».


Article original en espagnol dans El País: El drama de los desaparecidos en México se ceba con los más jóvenes

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