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A vif

A vif / «Je ne suis pas une leader, juste une participante»


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Depuis aujourd’hui et jusqu’au 9 août, quelques 450 jeunes, dont une majorité d’adolescent(e)s, sont réunis à Dorigny, sur le site de l’Université de Lausanne, afin de donner une suite à leur action contre le réchauffement de la planète. Elle devrait prendre la forme d’une initiative pour contraindre l’Union européenne à agir. Parmi les participants, Greta Thunberg, l’adolescente suédoise à l’origine de la grève en faveur du climat. Aux côtés du Vaudois Jacques Dubochet, Prix Nobel de chimie, et de l’Allemand Ernst von Weizsäcker, physicien, la jeune militante a rencontré la presse.



Reconnaissons-le, on lit et on entend toutes sortes de choses au sujet de Greta Thunberg, qui ne laisse décidément personne indifférent. Comme beaucoup, j’ai commencé par applaudir son action. Je me souviens avoir twitté l’un de ses tout premiers extraits de discours. Et puis des voix se sont élevées pour critiquer l’adolescente, qui serait manipulée. Ainsi, l’écrivain Pascal Bruckner qui, dans une tribune du Figaro (09/04/2019), en appelait à Platon dans sa République pour condamner «Greta Thunberg ou la dangereuse propagande de l’infantilisme climatique.»

Que faut-il penser de tout cela?

La jeune Suédoise était-elle vraiment cette dangereuse activiste que certains décrivent?

Eh bien, pour le savoir, n’écoutant que ma curiosité, j’ai voulu en quelque sorte en avoir le cœur net, juger sur pièce et j’ai donc assisté, en compagnie d’une cinquantaine de représentants des média suisses et étrangers, à la conférence de presse à laquelle participait Greta Thunberg. Car, ainsi que je l’ai mentionné, elle n’était pas seule à s’exprimer.

D’abord, n’en déplaise au publiciste Michel Onfray, qui l’a récemment qualifiée sur son blog de «cyborg suédois», notre jeune militante sourit. Oh! certes, un peu timidement. Il n’empêche. Elle est bien vivante. Ensuite ce qui m’a frappé, c’est son extrême modestie.

Loin de vouloir jouer les premiers rôles face à ses deux aînés, Dubochet et von Weizsäcker, qui, et c’est à relever, ont été applaudis plus souvent qu’à leur tour, elle n’a cessé de se présenter en quelque sorte en lanceuse d’alerte. Aucunement en porte-parole du mouvement Smile For Future. «Je ne suis pas une leader, juste une participante», répète-t-elle à l’envi. «Je ne veux pas jouer un rôle spécial, je ne peux pas parler pour le mouvement.» Et de se féliciter simplement d’être là avec toutes ces personnes présentes à Lausanne. Quant à son prochain déplacement outre-Atlantique au Sommet climatique de New York, Greta Thunberg y voit une occasion de s’exprimer directement face aux grands leaders mondiaux, car répète-t-elle, il est plus que temps, l’urgence climatique est là.

Franchement, comment lui donner tort?


Lien internet : https://smileforfuture.eu/

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@Eggi 10.08.2019 | 23h41

«Donc elle a raison, comme des milliers d'autres jeunes et, même, de quelques vieux. Mais elle s'adresse aux politiciens qui, eux, attendent les signaux de leurs électeurs. Et il y a de l'espoir: quelques libéraux, radicaux et démocrates du centre (qui se situent eux-mêmes ainsi, mais je les vois ailleurs) viennent d'inclure des préoccupations (les leurs?) environnementales dans leurs discours électoraux (il y aurait prochainement des élections que cela ne m'étonnerait pas…). Conclusion: c'est aux citoyennes et citoyens d'agir, sans attendre lesdites élections! Et le GIEC vient de donner quelques pistes concrètes qui, malheureusement, auront de la peine à s'imposer, car elles impliquent de changer notre mode de vie...»