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Lu ailleurs

Lu ailleurs / La dérive des gauchistes allemands

Jacques Pilet

20 février 2018

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Socialistes et conservateurs allemands se sont entendus pour former une GroKo, une grande coalition. Les militants du SPD sont appelés à l’approuver ou à la refuser. Les Jusos (jeunes socialistes) la combattent. Pour la pureté idéologique. Celle-ci mène à une étrange dérive…



Reconduire l’assemblage des deux grands partis qui dirigent l’Allemagne depuis si longtemps et qui ont perdu des plumes aux dernières élections, cela n’enthousiasme personne. Il faut noter cependant que quelque chose change. Le SPD a obtenu le ministère des finances (fini l’ère Schaüble!) et des concessions sociales, notamment sur le salaire minimum, qui font mal au ventre à Angela Merkel. Elle-même en a convenu.

Mais l’aile gauche du parti préfère entrer dans l’opposition. C’est un choix qui se comprend mais qui conduit où? A laisser tout le pouvoir à la droite. Qui peut croire que ce serait dans l’intérêt des ménages les plus modestes?

Il y a pire. Le président berlinois des Jusos, Kevin Kühnert, vient de faire une curieuse déclaration. Né l’année de la chute du Mur, ce jeune homme manie le mot guerre avec une légèreté inhabituelle en Allemagne. Trou de mémoire?

«Si l’isolement du régime iranien n’aboutit pas, s’il n’y a plus de moyens diplomatiques pour empêcher l’armement nucléaire de l’Iran, affirme Kühnert, cela voudrait dire la solidarité avec Israël pour une éventuelle action militaire ciblée.» Rien que ça.

Qui rappellera à ce jeune blanc-bec que l’accord signé entre Américains (avant Trump), Européens et Iraniens est dûment appliqué et contrôlé. Brandir une menace militaire? Le plus sûr moyen de renforcer les durs du régime aujourd’hui contenus par le président Rohani. Le gauchiste berlinois est-il amnésique? Simplement inculte? Il ignore apparemment ce que veut vraiment dire une guerre. Les catastrophes récentes qu’ont provoquées les interventions « ciblées » en Irak et en Libye. Et tant d’autres. 

Faire de la politique sans mémoire, c’est dériver vers le pire.


L'article en allemand de NachDenkSeiten: «Es bleibt uns nichts erspart: Juso-Vorsitzender Kühnert als Kriegsbefürworter»

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

2 Commentaires

@Jack MacHost 20.02.2018 | 09h33

«Celui qui a oublié sa leçon est condamné à la réapprendre.
Navrant!»


@hh24 21.02.2018 | 10h55

«Cher M. Pilet. Mme Merkel n'a pas mal au ventre, au contraire: Mme Merkel à droite? Vous rigolez ... Écoutez de temps en temps le Deutschlandfunk ... »


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