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Lu ailleurs

Lu ailleurs / Les anciens démêlés de Donald T. avec Credit Suisse

Gian Pozzy

11 janvier 2018

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Donald Trump sait-il où se trouve Davos? Le golf est certes tout proche du Grand Hôtel Belvédère, cinq étoiles, où il est censé passer la nuit, mais il est recouvert d’une épaisse couche de neige. C’est ainsi que David Torcasso, de la Handelszeitung, lance son sujet dans les extraits quotidiens que l’hebdomadaire économique zurichois propose peu avant midi à ses lecteurs.



Et l’on apprend qu’il y a quatorze ans l’actuel président américain a eu maille à partir avec Credit Suisse, qui l’a cité à comparaître devant un tribunal du New Jersey. La grande banque lui réclamait une indemnité de plus 26 millions de dollars.

Reprenons. En 2004, l’empire d’hôtels et de casinos de Donald Trump menace d’imploser. Le magnat décide alors de transférer le contrôle de ses biens à Credit Suisse First Boston, la banque d’investissement de Credit Suisse. L’idée: la banque injecte 400 millions de dollars dans l’empire trumpien et obtient en échange une participation de 65% au casino d’Atlantic City, propriété du milliardaire dans le New Jersey. Un contrat de recapitalisation est signé, qui prévoit la restructuration des dettes sous condition de l’approbation de l’autorité de surveillance.

Quand bien même le rôle de Credit Suisse se borne à un simple investissement financier, on voit alors naître des projets de transformation du casino, d’adjonction de nouveaux hôtels-tours au Taj Mahal de Trump à Atlantic City, d’achat de nouveaux casinos dans cette ville – décor de la célèbre série TV «Boardwalk Empire» – et à Las Vegas. C’est du moins ce que révèle Scott Butera, «executive vice president» de l’hôtellerie trumpienne, au Wall Street Journal. Ledit Butera est un ancien de Credit Suisse jusqu’en 2003. Auparavant, il a œuvré pour UBS aux Etats-Unis.

A l’époque, Donald Trump se demandait publiquement pourquoi ses affaires d’hôtels et de casinos marchaient si mal. Pourquoi son empire avait accumulé plus de 1,8 milliard de dollars de dettes. Un jour, il invoquait le mauvais temps, un jour la deuxième guerre d’Irak, un jour la dèche économique aux Etats-Unis.

Toujours est-il que le contrat entre Trump et le CS explose. Un communiqué de Trump Hotels fait savoir qu’il y a séparation à l’amiable. Une porte-parole de Credit Suisse se dit «déçue que la banque ne puisse travailler comme prévu avec Hotel & Casino Resort, la société de Trump. L’affaire aboutit devant un juge des faillites du New Jersey. La banque exige plus de 26 millions de dollars de dédommagement pour la recapitalisation. En mars 2006, une transaction extrajudiciaire met tout le monde d’accord. Par définition, on n’en connaît pas le montant.

En attendant, Klaus Schwab, patron du WEF doit être ravi: Davos, le sommet planétaire de la mondialisation, se fait une pub d’enfer en recevant (probablement) le porte-étendard du protectionnisme nationaliste étroit.


L’article en allemand de la Handelszeitung: «Als die Credit Suisse Donald Trump fast Kredit gewährte»

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