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Chronique

Chronique / «Ah Dieu! Que la guerre est jolie», disait Apollinaire

Michael Wyler

8 janvier 2018

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Agressions, guerres, conflits, moustiques, tiques, tsunami, tremblements de terre et autres joyeuseries en 2018?



«Le terrorisme ne pèse pas sur l’envie de voyager des Suisses» peut-on lire dans Travel Inside, le journal suisse du tourisme, qui précise que «tous les pays de l’Union européenne qui ont été victimes d’attentats ces derniers mois… enregistrent une croissance d’entrées touristiques». Courageux, mais pas téméraires, nos compatriotes sont nettement moins friands des pays en guerre (ou un peu trop totalitaires) et ont massivement tourné le dos à la Turquie, l’Egypte et… les Etats-Unis. Sans même parler de la Syrie, du Liban du Qatar, de l’Iran ou de l’Arabie Saoudite, qui les n’attirent pas du tout.

Hélas pour eux, 2018 devrait toutefois être un bon cru pour les guerres. Pourquoi? Parce qu’au niveau mondial, les dépenses militaires ont battu un record absolu avec 1670 milliards de francs. C’est certes moins que les mille milliards de mille sabords du Capitaine Haddock, mais c’est quand-même beaucoup: l’équivalent de 1,7 millions de francs par habitant de la Suisse! A eux seuls, les Etats-Unis claqueront 611 milliards de francs pour leur «défense», (alors que 40 millions des habitants vivent en dessous du seuil de la pauvreté), laissant loin derrière les «viennent ensuite que sont la Chine, la Russie, l’Iran et l’Arabie Saoudite.

Or, pour que les ventes d’armes poursuivent leur progression, il faudra bien quelques guerres, histoire de créer de la demande.

On le sait, les guerres servent un double rôle: elles permettent aux belligérants de détourner l’attention sur leurs problèmes internes et aux fabricants de matériel militaire de tester à bon compte leur matos sur le terrain. Et comme les adversaires se détruisent mutuellement avions, chars et canons (plus quelques soldats et civils, mais on ne fait d’omelette, etc.), on fidélise en même temps la clientèle.

Soit dit au passage, les armées (la nôtre inclue) ont pour mission “d’assurer la défense du territoire national”. Les Etats ont donc tous un ministre et un budget dit de la “Défense”. Il ne faut toutefois pas croire que le fait qu’aucun Etat ne dispose d’un budget d’» Attaque et d’Agression» nous évitera des guerres. Ce n’est là qu’une question de sémantique.

Donc, où passer de tranquilles vacances en 2018? L’Afrique? Bof… Le Nord devient un chouïa trop islamo-intégriste, le Sud est plus violent que la tempête de ces derniers jours et ailleurs  on compte quelques conflits dits «majeurs» (plus de 5000 morts en 2017) et quelques dizaines de conflits «mineurs» (moins de 1 000 morts en 2017). Sans parler des moustiques, aussi agressifs que Boko Haram. L’Amérique? Oui, si on évite une bonne partie des Etats-Unis et le Mexique (40 000 homicides à eux deux en 2017), le Brésil, la Colombie et le Vénézuéla qui n’en comptent pas beaucoup moins (sans parler des agressions envers les touristes). Reste donc le Canada, le Costa Rica, le Pérou, la Bolivie le Chili et l’Argentine.

L’Asie? Certes, mais sans l’Indonésie, le Myanmar et les Philippines où conflits et meurtres sont ce que le sel est à la soupe. Quant à l’Australie et la Nouvelle-Zélande (70'000 visites suisses à eux deux en 2017, contre 600’000, rien que pour la Grèce…), c’est loin.

Si vous en avez ras-le-bol des agressions, guerres, conflits, moustiques, tiques, tsunami, tremblements de terre et endroits où il vous faut vous lever à 6 heures du matin pour «réserver» votre chaise longue, prenez vos vacances à Corippo, dans le Val Verzasca au Tessin. Ce hameau ne compte que 13 habitants et les risques d’une guerre y sont minimes…

La guerre a épargné le hameau de Corippo dans le Val Verzasca... © DR

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@Schindma 29.01.2018 | 19h01

«Si non e vero e bene trovato !
Amitiés.
Marc»


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