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Lu ailleurs / Ces Kosovars qui craignent aussi «les juges étrangers»

Bon pour la tête

26 décembre 2017

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Le Parlement du Kosovo a été à deux doigts, ce dernier vendredi, d’abolir la loi qui prévoit la collaboration avec le Tribunal spécial pour les crimes de guerre. L’initiative est partie du président de ce pays, Hashim Thaçi, qui fut dirigeant de l’armée anti-serbe UCK. Qui séjourna longtemps en Suisse où il fut videur de boîtes de nuit et étudiant en sciences politiques particulièrement intéressé par les questions stratégiques.



Ce Tribunal spécial, financé par l’Union européenne, a pour mission d’enquêter sur les accusations de crimes de guerre et de trafics d’organes, portées notamment par l’ex-présidente du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie de La Haye, Carla Del Ponte. Ces juges siègent à La Haye «pour des motifs de sécurité» mais se rendent aussi sur place. La loi qui fonde cette institution a été fondée en 2015 sous la pression internationale.

Il faut dire que ce pays, autrefois province de la Serbie, devenu un Etat indépendant, est porté à bout de bras par l’UE, l’ONU et les Etats-Unis. Il est économiquement exsangue, miné par la corruption et les trafics divers. Les représentants occidentaux ont aussitôt condamné cette tentative de freiner la justice. Repoussée au dernier moment «faute de quorum». L’ambassadeur britannique a même déclaré que le Kosovo «avait vécu sa nuit la plus dangereuse depuis la fin de la guerre». L’opposition au parti de Ashim Thaçi, «Coalition des commandants», s’est aussi exprimée:

«Il est étrange que le pays s’alarme d’un coup et sans raison. Ce serait bien que nous sachions qui a des raisons d’être ainsi inquiet», a déclaré le chef du groupe parlementaire Vetëvendosje.

La raison donnée pour cet éventuel retrait de la justice internationale: il s’agirait de protester contre le refus de l’Union européenne d’abolir l’obligation du visa. Rappelons que l’armée suisse est présente au Kosovo, avec environ deux cents hommes et femmes volontaires. Dans le cadre de la mission de paix de l’OTAN, la KFOR.


L'article en français du Courrier des Balkans: «Kosovo: la "Coalition des commandants" tente de court-circuiter le Tribunal spécial»


Précédemment dans Bon pour la tête

«Se lier par des traités, c’est l’exercice même de la souveraineté», par Chantal Tauxe

Le franc-parler de l’ambassadeur américain à Tirana, par Gian Pozzy

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