Livre

La collection Le goût de… propose des anthologies littéraires autour de différentes thématiques. Les fantômes, par exemple. «A quoi reconnaît-on le fantôme?», se demande Françoise Siri dans son introduction. «Au fait qu’il est mort, et qu’il est encore là.» Le premier qu’elle cite est celui de Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez (la série Netflix est très bien). Il y a aussi, entre autres, La petite fille aux allumettes de Hans Christian Andersen, cette belle et triste histoire sur la pauvreté, avec le fantôme de sa grand-mère que voit la petite malheureuse avant de mourir de froid. Il y a La forêt des morts de Vénus Khoury-Ghata, et cette question vertigineuse: «Combien de temps dure la mort?» Charles Trenet est également présent dans cette anthologie, avec Je chante, une chanson que tout le monde prend pour un hymne à la joie alors qu’il s’agit de l’histoire d’un vagabond affamé que les gendarmes enferment dans une cellule et qui s’y pend. Les fantômes, il y a celles et ceux qui y croient, celles et ceux qui n’y croient pas. Peu importe, dans L’armée furieuse de Fred Vargas se trouve cette réplique impeccable: «Je ne peux pas vous assurez qu’elle existe [une troupe de chevaliers fantômes], commissaire. Mais je suis sûr que je la vois.»