Musique

Cate Power est venue à Lausanne au début de l’été pour interpréter l’intégral du concert donné par Bob Dylan en 1966 au Free Trade Hall de Manchester et indument appelé le «Royal Albert Hall Concert». Un concert avec une première partie acoustique et une seconde électrique, ce qui désespéra les fans qui voulaient que Dylan reste un chanteur folk. Pourquoi reprendre un concert qui a déjà eu lieu? Aimant tout à la fois Bob Dylan et Cate Power, n’ayant pas vu le spectacle de Lausanne, j’ai voulu écouter l’album. Je me suis endormi. C’est tout à fait lénifiant: là où Dylan joue avec nos nerfs, Cate Power passe de la pommade apaisante. Mais les ratages sont aussi intéressants que les réussites. D’abord, j’ai réécouté le concert de Dylan à Manchester et apprécié une fois de plus comment il ne chante pas pour plaire, ne chante pas pour chanter bien, mais pour faire surgir des lignes de fuite et les suivre. Ensuite, j’ai réécouté mes morceaux préférés de Cate Power – il y en a beaucoup, et j’ai plongé dans un océan mélancolique et tourmenté beaucoup plus vivifiant que le bain tiède dominant. Je ne tirerai aucune généralité de tout ça, juste un constat sous forme de dicton populaire: mettre dans la même casserole tous les aliments qu’on aime ne fait pas forcément une bonne soupe.

PS: Pour me faire pardonner cette critique négative de Cate Power auprès de celles et ceux qui l’aiment – et j’en fais partie, voilà trois de ses chansons et interprétations:

Sea of love

The Gratest

Woman