Culture

Le livre de Sam Shepard a paru en anglais en 1977, et le voilà maintenant traduit en français. Il fait le récit de la mythique et extraordinaire tournée entreprise en 1975 par Bob Dylan avec sa revue Rolling Thunder dans vingt-deux villes des Etats-Unis. Dylan a imaginé une sorte de cirque, avec déguisements et différents numéros de différents artistes. Si Allen Ginsberg récite des poèmes, d’autres jouent et chantent. Sont présents, notamment, Joan Baez, Ramblin’ Jack Elliot, Bob Neuwirth, T-Bone, Jack Elliot, Joni Mitchell… Sam Shepard, alors jeune auteur, est engagé pour écrire le film qui doit être réalisé pendant la tournée. Un film sans réel scénario, sans découpage établi, dont les images sont prises au jour le jour. Un film qui ne se fera finalement pas – par contre, en 2019 sortira Rolling Thunder Revue: A Bob Dylan Story, de Martin Scorsese – mais les notes de Shepard lui permettront d’écrire ce formidable livre qui raconte la tournée vue de l’intérieur, parfois de manière un peu trouble. Shepard y évoque notamment l’esprit de subversion de Dylan, sa capacité à disparaître soudain, un dialogue émouvant avec Joan Baez parlant de sa faculté à mentir… «Dylan s’est fait tout seul, écrit Shepard. Il s’est fabriqué de bout en bout. A partir de ce qu’il a trouvé autour de lui, et en lui. Dylan est une invention de son propre cerveau.» Rolling Thunder a été une fantastique et collective aventure artistique, Sam Shepard, sans doute mieux que quiconque, en a saisi l’essence et su la restituer. «En aidant les autres, Dylan est aidé, lui aussi. C’est une camaraderie en plein essor.»   

Des images du film de Scorsese

Just let me love you tonight, Forget about tomorrow, No tears no sorrow, Never let me go...