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Culture

Culture / Une histoire un peu désespérée mais pas désespérante

Patrick Morier-Genoud

20 décembre 2024

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«Fuck Up», Arthur Nersesian, Editions 10/18, 336 pages.



L’avantage avec les rééditions, c’est qu’elles donnent l’occasion de relire certains livres. Et relire Fuck Up d’Arthur Nersesian, paru au début des années 1990, est un grand plaisir. «Avant de me faire virer de mon premier boulot, au début des années 1980, je couchai avec une serveuse qui est par la suite devenue ma copine. J’étais commis de cuisine dans un rade pour célibataire de West Village, et je pense que la patron était jaloux parce que Sarah était l’une des dernières filles du coin qu’il ne s’était pas envoyées.» Le personnage principal du livre est un looser, à tous points de vue. Professionnellement, il passe de petits boulots en petits boulots. Sa copine le quitte. Il n’a pas d’endroit où loger. Il se rêve poète et écrivain, n’arrive à rien. Chaque fois qu’une solution s’offre à lui, il la fait foirer à coups d’alcool ou de drogue. L’histoire se déroule dans le New York des années 1980, on est bien loin du rêve américain, du développement personnel, de la réussite individuelle, de l’épanouissement narcissique et béat qui aujourd’hui font la loi. C’est un roman américain, sans référence politique ou sociologique mais avec beaucoup d’humour. Voilà qui change des romans européens. Ce qui change, surtout, c’est qu’il n’y a aucune morale dans ce livre, aucune leçon de vie n'est proposée aux lecteurs – aux lectrices non plus –, aucun conseil. C’est très reposant.

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