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Culture

Culture / Journal d’un footballeur mal dans ses pompes


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«Arrêt de jeu», Maxime Schertenleib, Editions La Boîte à Bulles, 128 pages.



L’Euro 2024 vient de commencer et ce sera une fois de plus un succès populaire. Un succès commercial aussi mais ce n’est pas de cet aspect du football dont parle Maxime Schertenleib dans sa bande dessinée. Restons-en donc à l’aspect populaire, c’est-à-dire culturel. Pourquoi les gens regardent-ils des matchs de football? Il y a plusieurs raisons, parfois contradictoires, nous allons nous contenter d’une seule: la mise en valeur d’une forme de virilité – qui existe même dans le football féminin, ce n’est pas paradoxal, le concept de virilité n’est pas genré, encore moins sexué. Arrêt de jeu est un récit autobiographique, l’auteur est passionné par le football dès l’enfance et il a même été semi-professionnel à Yverdon, dans le Nord du canton de Vaud. Il aime jongler avec la balle, construire des actions en équipe, bref, jouer. Or, le football n’est pas qu’un jeu; pour certains − certaines aussi − c’est une glorification de la force physique qui peut se traduire par une grande violence, tant sur le terrain que dans les gradins. Une violence physique donc, mais également psychologique. Une violence teintée de masculinisme et d’homophobie: «On est pas des gonzesses, on n’est pas des pédés…» Contrairement à moi, Maxime Schertenleib ne fait pas de grandes théories, il parle de son vécu, de son ressenti. C’est à la fois émouvant et intelligent. Il met en scène ses propres contradictions, ses peurs, ses doutes et c’est beaucoup plus intéressant que d’énoncer des certitudes. Il aime le foot et il ne l’aime pas, c’est une dialectique qu’il explore, c’est épatant, c’est d’un grand courage. 

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