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Les émissions de CO2 du géant du e-commerce ont augmenté de 40% en 2022 par rapport à 2019, ceci alors qu’il annonce vouloir atteindre la neutralité carbone en 2040. Nos confrères du magazine italien «L’Espresso» évoquent une campagne mondiale appelant la multinationale américaine à réduire son impact sur le climat et à respecter les droits syndicaux.



Des dizaines de mobilisations ont eu lieu en 2023 dans le cadre de la campagne «Make Amazon pay» («faites payer Amazon»), lancée par le syndicat Uni Global Union et Progressive international. Des grèves ont eu lieu dans plusieurs villes, dont Tokyo, Vancouver, Amsterdam, Le Cap ou encore Francfort. Plus de quatre-vingt organisations, quatre cents parlementaires et des dizaines de milliers de sympathisants dans le monde entier demandent à Amazon de réduire son impact sur le climat, de respecter les droits syndicaux et de payer des impôts. A Seattle, en 2019, des milliers de travailleurs ont exigé d'Amazon un engagement pour le climat et le géant du e-commerce a été contraint, pour la première fois, de déclarer son empreinte climatique réelle et a signé le Climate Pledge.

Financement du négationnisme climatique

L’Espresso explique que: «au fil des ans, Amazon a financé le négationnisme climatique: institutionnel, dans des cas comme le Competitive Enterprise Institute, et politique, comme dans le cas de l'organisation américaine Inhofe. Amazon émet plus de CO2 que la Suisse, Hong Kong et le Danemark. L'entreprise a également collaboré avec le gouvernement israélien dans le cadre du projet Nimbus, d'une valeur de 1,2 milliard de dollars, qui permet de renforcer la surveillance des Palestiniens et la collecte illégale de données les concernant afin de faciliter l'expansion des colonies israéliennes.»

Il n’y pas que le climat qu’Amazon maltraite, ses employés aussi. L’Espresso: «En 2022, la messagerie interne d'Amazon a commencé à bloquer des mots tels que "syndicat", "salaire minimum", "liberté", "augmentation de salaire" ou d'autres expressions indiquant le mécontentement des travailleurs (The Intercept, 2022). Les travailleurs des entrepôts d'Amazon doivent respecter des normes de productivité de 100% et sont susceptibles d'être licenciés après un premier avertissement. L'entreprise discrimine les travailleuses enceintes en ne respectant pas, par exemple, les restrictions relatives au poids des articles qu'elles doivent transporter. Ce n'est pas un hasard si le taux de blessures graves dans les entrepôts d'Amazon en 2021 est plus de deux fois supérieur à celui des entrepôts des concurrents. En outre, l'entreprise a elle-même admis les problèmes des chauffeurs contraints d'uriner et de déféquer dans les camionnettes en raison de la pression exercée pour atteindre les quotas.»

La question qui se pose maintenant est: les utilisateurs d’Amazon sont-ils aussi attentifs aux problèmes climatiques et aux droits des travailleurs que les syndicats?


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