Culture / Littérature de genre et condition humaine
«Echos d’Exoterres», Fabrice Pittet, Editions Kadaline, 392 pages.
La littérature de genre est plutôt décriée et dépréciée par les tenants du bon goût. Il s’agit pourtant de récits où l’imaginaire occupe une place centrale, où les histoires sont généreusement adressées aux lecteurs plutôt que voués à l’autocélébration des auteurs. Le livre de Fabrice Pittet est constitué de cinq nouvelles où se mêlent philosophie, humour et émotions, et qui présentent des mondes imaginaires tout en explorant celui de ces sentiments qui nous agitent sans que l’on parvienne toujours à les mettre en mots. La première des nouvelles, La chute, est puissante du point de vue de l’évocation de ces sentiments. Sortie de son cocon au sommet d’un arbre, une créature se métamorphose au fur et à mesure d’une chute qui la mène vers son destin. Voilà une superbe métaphore de nos existences et, malgré le monde étrange qu’elle décrit, on s’y retrouve totalement. Ce qui importe, bien sûr, ce n’est pas tant le destin de la créature, somme toute assez banal, que ce qui se passe durant la métamorphose, que cette phénoménologie. Echos d’Exoterres est un roman classé dans la catégorie Fantasy. Comme pour l’ensemble de la littérature de genre, cela qualifie le genre, l’emballage, pas le fond.
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