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Culture / Un autre regard sur «Babylon»


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«Babylon», Damien Chazelle, avec Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva, en salles actuellement, 189min.



Ouverture sur un désert. Une route blanche le traverse. Le grain de l’image est vieilli. Une camionnette arrive. Puis un éléphant. C’est parti pour 3h09 de spectacle. Dans le rire gras, dans les larmes désespérées. Dans le tragique, dans le comique. Dans le cirque. Dans un chef-d’œuvre. Je pèse mes mots. Je peux partager en de nombreux points le regard des confrères qui ont écrit sur ce film; mais alors qu’ils se désolent de ses excès, je m'en réjouis. Des excès tellement vulgaires et grandioses, tellement écœurants et jouissifs. J’en demande et redemande. Et je suis servi au festin de Babylon par Damien Chazelle sans interruption 3 heures durant, cependant que mon regard s’envole et s’énamoure de Margot Robbie dansant comme jamais. Quelques lignes pour exprimer ma fascination face à une telle œuvre? Impossible. Mais possible d’en ressortir l’essentiel. Trois personnages: Jack (Brad Pitt), Nellie et Manuel (Diego Calva). Trois rêveurs. Trois destins, dans un Hollywood qui commence à naître, du plus haut au plus bas. Un fil rouge: le regard de Manuel. C’est à travers lui que nous voyageons dans cet univers qui n’est pas que cinématographique. On dit du film qu’il est un hommage au cinéma. Oui, peut-être, mais pas seulement. C’est un hommage et un récit de nos vies, à travers nos désirs, nos rêves, nos élévations vers le ciel et nos descentes aux enfers. Comme Fellini, comme Tarantino, Chazelle entre dans le Panthéon des cinéastes qui savent mettre en images les rêves et leurs revers de façon universelle. Mais le film sait aussi revenir au réel, et nous montre à travers Manuel que le rêve c’est le paradis, mais qu’avant le paradis il y a une vie à accomplir, dans le labeur du quotidien, dans des valeurs solides, loin de Babylone et de ses excès.

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