Média indocile – nouvelle formule

Culture

Culture / Ce que fait la guerre aux hommes dont c’est le métier

Patrick Morier-Genoud

2 septembre 2022

PARTAGER

«Ceux qui restent», Jean Michelin, Editions Héloïse d’Ormesson, 240 pages.



De retour d’une opération extérieure (à l’étranger), un caporal-chef de l’armée française disparaît sans laisser de trace, laissant derrière lui sa femme et son fils en bas âge. Certains de ses camarades de combat partent à sa recherche. Ils doivent d’abord essayer de comprendre ce qui a motivé cette disparition. Durant l’opération, il y a eu un mort, c’est un point de départ possible. Mais pas le seul. Il y a aussi le couple que forment le caporal-chef et son épouse. En enquêtant sur le disparu, ses «frères d’armes» enquêtent aussi sur eux. Sur ce qui les motive, ce qui les traumatise, ce qui les désespère. Jean Michelin sait de quoi il parle: lieutenant-colonel dans l’armée de terre, il a notamment effectué des missions en Guyane, en Afghanistan et au Mali. Il parle longuement des épouses des militaires, lesquelles n’ont pas de camarades de combat, ne vivent pas l’aventure, ne reçoivent jamais de médailles, se contentent d’assurer le quotidien, d’élever les enfants et d’attendre le retour puis le départ de leurs maris. La réussite de Ceux qui restent tient au fait que le récit est construit comme un thriller, que le suspens dure jusqu’au bout. Ce n’est pas un livre militariste, plutôt la mise en scène des dommages psychologiques causés par une profession particulière.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

0 Commentaire